Les « mariages temporaires » ou « de jouissance » font plusieurs victimes au Maroc. Des femmes se marient « par la fatiha » et se retrouvent du jour au lendemain sans nouvelles de leurs époux et sans papier qui prouve leur situation. La journaliste Leila Ghandi lève le voile sur cette pratique dont souffrent plusieurs marocaines dans le milieu rural.
Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, Leila Ghandi s’insurge contre ces mariages « à durée déterminée », utilisés par des hommes qui se servent de la religion pour assouvir leurs désirs sexuels avant « de disparaître du radar et de ne plus donner signe de vie ».
« Ces femmes se sont mariées et ont vécu leur mariage comme le plus beau jour de leur vie… Elles se retrouvent sans mari, dépucelées dans une famille et une société toute entière qui méprise, stigmatise, exclut et pointe du doigt les femmes seules qui ne sont pas vierges », dit-elle, accompagnée d’Imane, l’une des victimes des mariages de jouissance qui a préféré garder l’anonymat.
« J’aimerai dire à ces jeunes femmes de ne pas avoir honte. Vous n’avez rien fait de mal, rien d’illicite. La société doit changer et doit plutôt punir ces hommes qui profitent de votre naïveté », ajoute-t-elle.
Dans le milieu rural, plusieurs femmes ne sont pas conscientes de la nécessité d’avoir un acte de mariage pour protéger leurs droits en tant qu’épouse légale. Rassurées par un « mariage par la fatiha », tradition qui perdure encore au Maroc, elles se retrouvent plusieurs fois abusées et abandonnées.
La journaliste profite de la vidéo pour sensibiliser à l’importance de l’acte de mariage et inciter les Marocains à ne pas juger ces victimes. « Ces femmes sentent qu’elles ont tout perdu, plusieurs d’entre elles veulent se suicider à la suite de leur situation ».
Pour rappel, le délai accordé pour la régularisation de la situation des couples mariés de manière coutumière, par la récitation du verset « Al Fatiha » était arrivé à son terme, mardi 5 février 2019. Les couples étaient appelés à régulariser leur situation, avant cette date, pour protéger leurs droits conjugaux.