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Pierre Sarkozy aka DJ Mosey: «J’aimerais bien collaborer avec Malca»

Le DJ français Mosey a mixé, vendredi soir à la Bodega à Casablanca. Nous étions là pour l’interviewer et avons assisté à la soirée. Ambiance.

Minuit devant la Bodega à Casablanca. Quelques journalistes partent, agacés d’avoir trop attendu celui qu’ils sont venus interviewer, d’autres s’apprêtent à déguerpir quand le gérant du restaurant tente de les retenir, pour la énième fois: «Il arrive, il arrive, il est à une minute !». Un 4×4 gris débarque soudain devant le restaurant, quelques bodyguards s’agitent autour de la voiture et accueillent la star.

Un jeune homme sort du véhicule. Chemise au col boutonné, cheveux blonds lâchés, bonnet à peine posé. Tranquille. «Je suis désolé de vous avoir fait attendre», lance-t-il en saluant les journalistes juste avant l’interview-conférence improvisée à l’étage de la Bavaroise, le restaurant voisin de la Bodega, entre les bruits de réverbération des couverts, l’écho généré par les conversations et les «table 8» et «table 12» criés par les serveurs. Sympa.

S’il est vrai que l’on a toutes les raisons d’en vouloir à cet artiste qui a fait patienter une dizaine de personnes pendant de longues heures, il est difficile de le bouder plus de deux minutes. Sa modestie et sa bienveillance le rendent pardonnable comme par magie. Bon, allez, on oublie tout. Bonsoir DJ Mosey, raconte-nous ta vie.

« Le plus grand risque, c’est de n’en prendre aucun »

DJ Mosey est en fait un producteur de rap et de hip-hop français et DJ. Il est également le fils aîné de Marie-Dominique Culioli et de Nicolas Sarkozy mais ça, il n’aime pas trop en parler et on le comprend. Sa filiation, il a choisi de ne pas la mettre en avant et a pris un pseudo pour son nom de scène. Mosey «veut en fait dire flâner en vieil anglais», un blaze qui correspond parfaitement à la personnalité de ce jeune homme.

A 34 ans, Pierre est dans la musique depuis longtemps. Très jeune déjà, il est influencé par la scène house parisienne de la fin des années 90, la «french touch». Il grandit avec des artistes comme les Daft Punk, Alex Gopher, Demon et écoute beaucoup de hip hop aussi avec des labels comme Rawkus et Stones Throw.

Il fait des études de droit à la faculté de droit de Nanterre mais «se rend très tôt compte que ce n’était pas fait pour lui ». Non, lui, ce qui le passionne vraiment, c’est le son. Alors il tente des choses, produit un album pour Doc Gynéco qui s’avère être un flop. Pas grave, il continue son petit bout de chemin car, comme lui disait son père, «le plus grand risque dans la vie, c’est de n’en prendre aucun». Il voyage dans le monde entier et côtoie des stars américaines comme Timbaland, P. Diddy, Kanye West, Jay-Z, ou encore Lenny Kravitz. Elles l’adorent et l’adoptent. Il poursuit dans la musique et ça lui réussit.

Shayfeen et Malca en force

Mais que fait-il au Maroc, en fait ? Eh bien, le Maroc, il connait un peu quand même. Il a déjà fait le touriste à plusieurs reprises et a mixé à Marrakech et à Mohammedia il y a quelques années. Et puis il «aime bien» ce pays, car il «se sent méditerranéen dans l’âme».

Côté artistes marocains, il n’en connait pas des masses mais apprécie particulièrement deux figures incontournables de la culture urbaine marocaine, le groupe de rap «Shayfeen» et le non moins talentueux musicien casablancais «Malca» avec lequel il «aimerait bien collaborer» d’ailleurs.

En attendant, c’est à la Bodega qu’il va mixer ce soir. Le restaurant a été relooké, la décoration modernisée. L’arrivée de DJ Mosey a été communiquée aux médias. Le restaurant mise sur l’artiste français pour mettre le feu ce soir et relancer ce lieu qui semblait à un moment vieillot. Mais pas de souci, ce soir l’ambiance est plutôt bonne. Le sous-sol est bondé. Les clubbeurs attendent le roi de la nuit en dansant. Il arrive, accueilli comme il se doit. Se prête au jeu des selfies avant d’aller sur ses platines.

 

Un garçon sympathique

Pierre n’est pas de ces DJ qui en font une tonne, exagèrent leur gestuelle en mixant, se montrent inaccessibles et deviennent finalement leur propre caricature. Non. Pierre est détendu, souriant, il dégage quelque chose de foncièrement bon et donne l’impression qu’il est véritablement heureux d’être là. Et c’est ce qui appréciable chez lui. Il ne met pas de distance avec les gens, discute, se montre curieux, et fait preuve d’une grande ouverture d’esprit. Il mixe en «essayant de s’adapter aux goûts des Marocains» et fait danser son public. Du rap, du hip hop, de l’électro et de la house. Du son qu’on reconnait à la première note et qui fait tout de suite déhancher. Une musique sans prétention. Pas de prise de risque ce soir, on évite les «trucs très pointus», car « le plus important c’est que tout le monde s’amuse ce soir ».

Pari réussi. Après deux bonnes heures de performance, Pierre sort de la salle, prend des derniers selfies et repart, le sourire aux lèvres. Il a aimé cette «astmosphère moite et l’énergie débordante des Casablancais». Il est conquis et nous a conquis. Merci, à bientôt !

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