La couverture du magazine Vogue du mois de juin ne plait pas à tout le monde. Vogue Arabia a décidé de mettre en une la princesse Hayfa bint Abdallah al-Saoud au volant d’une voiture rouge décapotable, talons aiguilles aux pieds. Cette couverture n’a pas plu aux militantes féminines du pays dont certaines ont été arrêtées et emprisonnées pour avoir conduit avant que l’interdiction de prendre le volant ne soit levée.
Vogue met une princesse Saoudienne au volant d’une voiture et crée la polémique (PHOTOS)
La couverture du magazine Vogue du mois de juin ne plait pas à tout le monde. Vogue Arabia a décidé de mettre en une la princesse Hayfa bint Abdallah al-Saoud au volant d’une voiture rouge décapotable, talons aiguilles aux pieds. Cette couverture n’a pas plu aux militantes féminines du pays dont certaines ont été arrêtées et emprisonnées pour avoir conduit avant que l’interdiction de prendre le volant ne soit levée.
Pour rappel, en septembre dernier, le prince Ben Salmane a pris d’importantes mesures pour que les femmes saoudiennes aient plus de droits, notamment celui de conduire à partir du 26 juin 2018, de se rendre dans un stade, ou encore d’aller au cinéma.
Si le numéro de juin de Vogue Arabia célèbre « les femmes avant-gardistes en Arabie Saoudite », 11 militants des droits des femmes ont toutefois été arrêtés il y a quelques semaines. Suite à ces arrestations, de nombreuses Saoudiennes se sont indignées sur la toile. Explications.
L’avant-gardisme n’est pas donné à tout le monde en Arabie saoudite
« Dans notre pays, il y a certains conservateurs qui ont peur du changement. Pour beaucoup c’est tout ce qu’ils ont connu. Personnellement, je soutiens tous ces changements avec beaucoup d’enthousiasme » a déclaré au magazine, la princesse Hayfa bint Abdullah Al Saud, la fille de l’ancien roi Abdallah.
Gants en cuir, talons aiguilles, longue tenue blanche, et voile laissant apparaitre quelques mèches de cheveux de la princesse, la photo prise dans le désert près de Jeddah veut prôner la modernité et le respect des droits des femmes. Sauf que les militantes n’ont pas attendu longtemps pour crier à l’injustice. En effet, 11 d’entre eux, dont des femmes ont été envoyés en prison pour avoir osé prendre le volant et critiqué le système de tutelle masculin dans leur pays.
Les militants toujours réprimés
Qualifiés de « traitres » par certains médias saoudiens, quatre des militants ont été remis en liberté la semaine dernière, selon Amnesty International, sans que l’on sache ce qu’il adviendra de ceux encore derrière les barreaux. Pour rétablir leur vérité, les militants se sont emparés des réseaux sociaux pour remplacer la princesse avec le visage des militantes détenues.
After @VogueAlArabiya thought it’d make sense to feature HRH in June 2018 issue on “trailblazing women of #Saudi Arabia” & their driving, Saudi women have taken to Twitter to object & replaced her image with 3 of arrested activists labeled as “traitors”: Aziza, Loujain, & Eman. pic.twitter.com/SOZA28YS72
— Nora Abdulkarim نورة الدعيجي (@Ana3rabeya) 31 mai 2018
La militante Nora Abdulkarim, s’est emparée de Twitter pour partager avec ses abonnés la couverture qu’elle aurait aimé voir, avec des militantes à la place de la princesse.
« Vogue Arabia raconte la mauvaise histoire. À droite (la couverture originale) : mensonge..mensonge..mensonge. À gauche (photoshoppée) : la réalité (mais Lujain est en prison, payant le prix de #LesSaoudiennesConduisent)», a écrit une autre militante sur Twitter.
Is disappointing that they didn’t choose the women who were arrested bringing freedom to women to be able to drive
Booo
Hiss
— The Scribe of Seasons (@seasonalscribe) 1 juin 2018
Many egos are hurt by this cover image of Saudi Princess Hayfa bint Abdullah just sitting in the driving seat a convertible.
The kingdom may be lifting ban on women driving, but still has a long way to go. #VogueArabia #SaudiArabia pic.twitter.com/uu52wiI4Pn
— Kumail Soomro (@kumailsoomro) 1 juin 2018
Si de nombreuses personnes applaudissent cette couverture, d’autres pensent que l’Arabie Saoudite a encore du chemin à faire en matière de droits des femmes.