L’artiste pop Shyma, 21 ans, a été arrêtée ce samedi 18 novembre 2017 pour un clip jugé trop osé et suggestif par les autorités égyptiennes. Elle s’expose à une peine d’un an de prison.
Le clip de sa chanson Andy Zoroof ( «J’ai des problèmes » en arabe) ne passe pas. La jeune chanteuse égyptienne Shyma a été arrêtée ce samedi pour un clip particulièrement suggestif pour lequel elle est suspectée «d’incitation à la débauche».
« Une leçon de dépravation aux jeunes »
Des plaintes ont été déposées au sujet de cette vidéo, ont indiqué des responsables de la police. Sur les images, Shyma apparaît dans ce qui semble représenter une salle de classe, léchant une pomme et simulant une fellation sur une banane, ou versant du lait dessus d’un air langoureux, devant un tableau sur lequel on pouvait lire «Classe #69» et les lettres «vag». La vidéo a depuis été supprimée de tous les réseaux sociaux.
«La chanteuse Shyma présente une leçon de dépravation aux jeunes», a dénoncé le journal égyptien Youm7 dans un article après la publication de la vidéo.
Dans une déclaration sur sa page Facebook (aujourd’hui supprimée), Shyma écrit ne pas avoir anticipé ces réactions contre son clip. «Je présente mes excuses à tous ceux qui ont été dérangés par le clip et l’ont considéré indécent», a écrit la chanteuse, âgée de 21 ans.
Elle ajoute ne pas «s’être imaginée que tout cela allait arriver» et qu’elle ferait «l’objet d’une attaque aussi virulente de la part de tout le monde, en tant que jeune chanteuse (…) qui a rêvé depuis son plus jeune âge de devenir chanteuse».
Une histoire qui a suscité de vives réactions sur les réseaux sociaux.
An Egyptian Song WTF ??? Shyma – Andy Zoroof https://t.co/BplFiFhDOL via
— amr odtallah (@amr_3s) 16 novembre 2017
La prochaine polémique égyptienne ????https://t.co/NOuGuzt3tj
— Nouna (@LadyHanou) 16 novembre 2017
pic.twitter.com/nDUDozcgKV
Oh! The banned song clip is a copy! And singer Shyma was graduated in Al Azhar university!!!— Candy Rukh Khan ?? (@Kemet2MkMert) 16 novembre 2017
Des précédants similaires
Un tribunal égyptien avait déjà, en 2015, condamné à un an de prison une danseuse, Reda al-Fouly accusée «d’incitation à la débauche» pour un clip suggestif jugé indécent.
Trois mois plus tard, en septembre 2015, deux danseuses, Shakira et Bardis, ont chacune été condamnées à six mois de prison pour leurs clips respectifs, également pour cause d’incitation à la débauche et à la nudité.
Ces deux condamnations étaient tombées dans la foulée de l’annonce par le syndicat des professions musicales en Egypte d’interdire toute « tenue suggestive » lors des représentations données par des artistes dans le pays, afin de renouer avec « les valeurs et les traditions égyptiennes », précisait alors le président du syndicat.