Celle qui a remporté le prix Goncourt en 2016 pour son roman « Chanson douce » vient de publier un nouvel ouvrage. « Sexe et mensonges » de Leila Slimani traite du thème de la sexualité telle qu’elle est vécue au Maroc. Alors que le royaume a été secoué ces dernières années par de nombreuses affaires touchant aux libertés individuelles, notamment en matière de sexualité, l’auteure s’est penchée sur le sujet en récoltant des témoignages de femmes, aussi intimes soient-ils, sur leur vie sexuelle.
Dans un pays où le culte de l’hymen est important, et où l’éducation sexuelle reste taboue, les frustrations sont grandes et les femmes vivant leur sexualité comme elles l’entendent sont souvent mises sur le banc des accusés.
Dans son recueil de témoignages disponible en librairies dès demain (6 septembre 2017), Leila Slimani estime « que les droits sexuels font partie des droits humains ». En parallèle de la sortie de sa compilation de témoignages, l’auteure présente également « Parole d’honneur », un album graphique mettant en scène son recueil de témoignages en collaboration avec la dessinatrice Laetitia Coryn.
Avec ces ouvrages, Leila Slimani entend libérer les femmes en leur donnant la parole pour dénoncer les restrictions de libertés tout en mettant le doigt sur une réalité qui a toujours existé mais qui apparait au grand jour avec l’avènement des réseaux sociaux. « Les femmes doivent retrouver le moyen de peser sur une culture qui est l’otage des religieux et du patriarcat », indique la romancière.
« Si l’on s’en tient à la loi telle qu’elle existe et à la morale telle qu’elle est transmise, il faudrait considérer que tous les célibataires du Maroc sont vierges. Que tous les jeunes gens et toutes les jeunes femmes, qui représentent plus de la moitié de la population, n’ont jamais eu de relations sexuelles » pointe l’auteure du Jardin de l’ogre et de Chanson douce.
Son recueil de témoignages poignant est en lice pour le prestigieux prix Renaudot. En voici un extrait : « Le hasard a voulu que ma première fois soit un viol, par trois hommes, quand j’avais 15 ans » confie Zhor, 28 ans et originaire de Rabat dans le roman graphique Paroles d’honneur.
Dans son ouvrage, Leila Slimani condamne cette « culture institutionnalisée du mensonge » au Maroc où « l’honneur passe avant tout ». Selon l’auteur, on peut faire ce que l’on veut tant que c’est en cachette.
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