C’était un samedi soir comme les autres lorsque Londres a basculé dans la terreur, à London Bridge, où une camionnette a fauché des piétons, et à Borough Market, où la police a fait état d’agressions au couteau.
Stations de métro fermées, fêtards enfermés dans les bars, scène de panique, sirènes hurlantes, fusillade en pleine rue: ces deux sites touristiques et festifs se jouxtant au centre de la capitale britannique ont viré de la fête au cauchemar peu après 22H00 samedi.
C’est le moment où une camionnette blanche, selon un scénario rappelant des attaques survenues ces derniers mois à travers l’Europe, a foncé dans la foule sur le pont de London Bridge, faisant « plusieurs victimes », selon la police qui a qualifié l’attaque de « terroriste ».
« J’ai vu une camionnette rouler en zigzag en tentant de faucher un maximum de personnes. Les gens essayaient d’échapper à la course du véhicule. J’ai ensuite essayé d’aider les blessés, des jeunes essentiellement », a raconté un témoin Alessandro, à la BBC.
« C’est une attaque terroriste, j’en suis sûr. J’ai vu une camionnette heurter la rambarde de London Bridge, puis un homme sortir avec un couteau pour se diriger vers un bar », a déclaré Dee, une habitante de Londres de 26 ans à l’AFP.
Plusieurs autres témoins ont fait état d’un ou de plusieurs hommes armés de couteaux, descendant de la camionnette accidentée pour poignarder des gens au hasard, en descendant dans des pubs et des restaurants.
Alex Shellum était au Mudlark pub avec sa copine et deux amis lorsqu’il a vu arriver à 22h00 une femme saignant abondamment au cou. « On venait de lui trancher la gorge et les gens essayaient d’arrêter l’hémorragie », a-t-il dit à la BBC.
Pourchassé avec un couteau
« Mon petit ami, Nicola, a été pourchassé par un des assaillants avec un couteau », a rapporté à l’AFP Bea Corkhill, une lycéenne de 17 ans. « Il va bien car l’assaillant a fini par s’arrêter. Je veux rentrer chez moi, c’est horrible », a-t-elle ajouté au bord des larmes. Sa tante était le 22 mai au concert d’Ariana Grande à Manchester, où un attentat suicide revendiqué par le groupe Etat islamique a fait 22 morts.
Des vidéos partagées sur les réseaux sociaux montraient la police entrer dans des bars et des restaurants pour sommer sans ménagement les clients de se coucher sous les tables, en hurlant: « baissez-vous, baissez-vous ».
« Je viens de parler avec un chef cuisinier qui avait du sang sur l’épaule. Il était sous le choc. Il m’a dit que trois personnes avaient attaqué son restaurant avec des couteaux et des machettes », a rapporté à l’AFP Gerard Kavanar, 46 ans, qui habite le quartier.
Faisant état d’agressions au couteau, la police a confirmé avoir ouvert le feu à Borough Market, célèbre marché situé juste à côté du pont, sur la rive sud.
Deux assaillants seraient morts dans la fusillade, selon le journal The Sun on Sunday qui titrait dimanche, « terreur sur London Bridge ».
Scotland Yard a également fait état d’un « troisième incident », à Vauxhall, au sud de la capitale, mais l’intervention n’était finalement pas « liée au terrorisme ».
Sur London Bridge, la camionnette roulait à environ 80 km/heure, selon la journaliste de la BBC, Holly Jones, qui se trouvait sur place au moment de l’incident. A deux heures du matin, des hélicoptères de la police survolaient la zone, entièrement bouclée, a constaté l’AFP.
Tout le monde ici a encore en mémoire l’attaque du 22 mars lorsque un homme avait foncé sur la foule sur le pont de Westminster, tuant quatre personnes avant de poignarder à mort un policier devant le Parlement.
« C’est terrible que ça se reproduise aussi vite et que ce genre de choses est devenu aussi fréquent », a commenté à l’AFP Jacob Chick, 23 ans, qui habite près de London Bridge.