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Fille au pair assassinée à Londres: le couple franco-algérien reconnu coupable

Les Français  d’origine algérienne Sabrina Kouider et Ouissem Medouni ont été reconnus jeudi coupables du meurtre de leur jeune fille au pair Sophie Lionnet, dont le cadavre carbonisé avait été retrouvé le 20 septembre dans leur jardin à Londres.

 

Ils ont également été reconnus coupables d’entrave au fonctionnement de la justice pour avoir tenté de faire disparaître le corps de la jeune femme de 21 ans, originaire de Troyes (sud-est de Paris) en le brûlant.

 

Prison à perpétuité?

 

Leurs peines seront prononcées le 26 juin. Ils encourent la prison à perpétuité. Les 12 jurés s’étaient retirés pour délibérer le 16 mai. La décision a été prise à l’unanimité pour Sabrina Kouider, 35 ans, et à une majorité de 10 voix contre 2 pour Ouissem Medouni, 40 ans.

 

Ils ont également été reconnus coupables d’entrave au fonctionnement de la justice pour avoir tenté de faire disparaître le corps de la jeune femme de 21 ans, originaire de Troyes (sud-est de Paris) en le brûlant.

 

 

« Sophie avait seulement commencé sa vie« , a déploré sa mère, Catherine Devallonné, dans une déclaration lue par des policiers après l’annonce du verdict, décrivant une jeune fille « douce, timide, toujours souriante« . « Ces monstres l’ont battue à mort« , a-t-elle déclaré, « ils lui ont enlevé sa dignité et finalement sa vie ».

 

Elle a fait référence à la vidéo du dernier interrogatoire mené par le couple, diffusée au cours du procès, et dans laquelle la jeune femme apparaissait émaciée et effrayée. « Ces dernières images me hanteront jusqu’à la fin de ma vie« , a-t-elle dit.

 

 

Catherine Devallonné, « en état de choc » avait été hospitalisée après avoir appris la mort de sa fille. Le frère de Sophie Lionnet, « traumatisé« , suit actuellement un traitement psychologique et a été placé en famille d’accueil, a-t-elle précisé.

 

 

Le père de la victime, Patrick Lionnet, a lui aussi rendu hommage à Sophie, sa fille unique, sa « fierté« , et sa « joie« . Les accusés « n’ont pas seulement pris la vie de Sophie, ils ont pris la mienne, mon sommeil, ma joie de vivre« . Ce qu’ils ont fait « est hors de toute compréhension », a-t-il affirmé. « C’est impardonnable ».

 

« Violences intentionnelles et constantes »

 

 

Le procès avait débuté le 19 mars devant la cour criminelle de l’Old Bailey à Londres. Medouni et Kouider avaient tous deux plaidé non coupable du chef d’accusation de meurtre, évoquant un accident et rejetant chacun la responsabilité sur l’autre, mais avaient reconnu avoir tenté de brûler le corps de Sophie Lionnet.

 

 

Le corps de la victime avait été retrouvé par les pompiers, alertés par des voisins du couple, intrigués par une importante fumée et une « horrible » odeur se dégageant de leur propriété du sud-ouest de Londres.

 

 

Le corps présentait de multiples fractures, aux côtes, au sternum ou à la mâchoire, mais en raison des brûlures la cause exacte de la mort n’a pas pu être déterminée.

 

 

« Seuls Kouider et Medouni savent exactement comment ils ont tué Sophie mais l’accusation a pu prouver qu’elle était morte à la suite de violences intentionnelles et constantes, et pas par accident », a souligné le parquet après la condamnation.

 

La jeune fille s’occupait des deux enfants que Sabrina Kouider avaient eu avec d’anciens compagnons. Arrivée à Londres en janvier 2016, elle n’avait jamais pu rentrer en France, et vivait sous l’emprise de ses employeurs, qui la nourrissaient peu, ne la payaient quasiment pas, et la battaient, selon des voisins.

 

 

Selon l’accusation, Kouider et Medouni étaient persuadés d’un complot fomenté par Sophie Lionnet avec Mark Walton, un ex-compagnon de Sabrina Kouider et fondateur du groupe Boyzone, pour droguer et abuser sexuellement des membres de leur famille.

 

 

Ils avaient fait subir à la jeune fille, décrite comme « inexpérimentée, timide et naïve« , des interrogatoires musclés, enregistrés pour certains, pour lui extorquer des aveux.

 

 

Le dernier est survenu dans la salle de bains du couple dans la nuit du 18 au 19 septembre 2017, date supposée de la mort de Sophie Lionnet, durant lequel elle a été torturée et battue avant d’être tuée, selon le procureur.

 

 

« Il est évident qu’ensemble, ils ont pris la décision de torturer Sophie, avant, lâchement, de s’accuser réciproquement de sa mort », a jugé l’inspectrice Domenica Catino, de la Metropolitan Police.

 

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