Les forces de l’ordre ont entamé un retrait « progressif » des lieux publics symboliques à Al Hoceima. Un geste d’apaisement qui intervient après huit mois de contestation populaire dans la région.
Les policiers déployés depuis des semaines dans le centre des villes d’Al Hoceima et d’Imzouren, épicentres du mouvement de contestation de la région du Rif, ont entamé un retrait progressif lundi, a annoncé le nouveau gouverneur de la province, Fouad Chourak.
Selon un habitant, la place centrale d’Al Hoceima a retrouvé son visage des jours ordinaires, sans les cordons de policiers déployés en masse ces dernières semaines dans cette ville d’environ 60.000 habitants.
Le gouverneur a précisé que ce retrait a été décidé sur les « directives » du roi Mohammed VI pour « garantir les libertés ». « Ce sont des signaux profonds, j’espère qu’ils seront reçus par chacun », a déclaré Chourak. « Si les protestataires réagissent positivement à ces signaux, d’autres suivront, dans le même sillage », a-t-il promis.
Le nombre de policiers et de gendarmes déployés dans la province pour contenir les manifestations du Hirak n’a jamais été rendu public. Mais leur omniprésence dans les lieux publics était dénoncée par les militants comme une nouvelle preuve d’une « militarisation » de la région.
L’intervention de dizaines de gendarmes en tenue anti-émeutes sur deux plages d’Al Hoceima pour dissuader des baigneurs de scander des slogans en faveur du Hirak avait fait l’objet de vives critiques et de railleries sur les réseaux sociaux.