Appel pour mettre fin à l’exploitation des domestiques mineures (VIDÉO)

Une association marocaine a réclamé l’interdiction immédiate de l’exploitation des domestiques mineures et l’amendement d’une loi sur le sujet.

 

 

L’association Insaf, qui vient de diffuser sur Youtube une vidéo plaidoyer sur ce thème, appelle les autorités marocaines à « interdire immédiatement l’exploitation de tout(e) mineur(e) dans le travail domestique ».

 

 

 

 

Elle appelle le parlement à « harmoniser » une loi promulguée à l’été 2016 qui fixe à 18 ans l’âge minimal des employés de maison, mais autorise encore pour cinq ans l’emploi d’adolescents de 16 à 18 ans.

 

 

Malgré les « témoignages de victimes sur cette pratique indigne », la loi « permet toujours l’exploitation dans le travail domestique des enfants âgés de 16 à 18 ans », déplore l’Insaf.

 

 

Par ailleurs, « les mesures de contrôle prévues par la loi sont impossibles à mettre en oeuvre », avec des « difficultés d’accès aux maisons » pour les inspecteurs, dont « le nombre est insuffisant ».

 

 

Autre problème, « il n’existe aucun dispositif qui permette d’identifier, d’extraire, d’accompagner sur le plan psychologique et social, et de reconduire au sein de leurs familles, les filles âgées de moins de 16 ans » employées comme domestiques.

 

 

L’Insaf appelle enfin à « déployer des campagnes de sensibilisation (…) pour le grand public (…) pour que chacun connaisse ses droits et devoirs, ainsi que les sanctions prévues en cas de non-respect » de la loi.

 

 

La société civile et les organisations internationales font pression depuis des années sur le gouvernement marocain afin de renforcer la lutte contre le fléau des « petites bonnes ».

 

 

Il n’existe pas de chiffre officiel sur ce phénomène. Mais selon une étude commandée en 2010 par des organisations de la société civile, il y avait alors au Maroc entre 66.000 et 80.000 domestiques âgées de moins de 15 ans.

 

 

« Subissant des conditions de travail et de vie dégradantes », ces mineures sont dans leur très grande majorité originaires de la campagne et analphabètes, a indiqué l’Insaf dans son communiqué.