« Ta Ana Bnadem (wellah) », est une trilogie de courts métrages réalisée par Hicham Lasri à l’occasion de la journée mondiale contre les violences faites aux femmes.
Après nous avoir présenté « The Perfume » qui s’inscrit dans la trilogie WMN PWR, le réalisateur qui s’interroge sur la place de la femme dans la société a décidé de mettre en scène l’actrice Nisrine Adam dans trois épisodes en reprenant la voix de Imane Zriouali. Celui qui crée pour agir, souhaite pousser la société à la réflexion: « Autour de moi je vois, j’entends, je lis beaucoup de protestations, beaucoup d’indignations et de l’empathie à la pelle. Mais un statut Facebook ne peut pas changer le monde, l’activisme montre ses limites et la mémoire est de plus en plus courte. L’engagement social passera par une conscience créative par une volonté de ne pas sombrer dans la démagogie ou la langue de bois. Créer, c’est agir en évitant le champ lexical de la politique, du journalisme et aussi la cacophonie conservatrice de la société. Créer c’est ouvrir des brèches de réflexion, pousser au dialogue et si la polémique est inévitable ce n’est qu’un moyen de faire dialoguer des parties qui pensent être dans deux camps. je suis un utopiste mais ce n’est pas de ma faute, j’ai échoué dans l’examen du cynisme ». Nous confie le réalisateur qui se trouve actuellement à Beyrouth dans le cadre d’un tournage.
La première vidéo postée ce jeudi 23 novembre est intitulée Barbaque. Dans ce premier court métrage grinçant, l’actrice est traitée comme un bout de viande.
La seconde vidéo postée ce vendredi 24 novembre est intitulée Prochoice. Dans ce second court métrage, l’actrice évoque la place de la femme mise à mal dans une société patriarcale où l’homme décide pour elle. « C’est mon choix » évoque ainsi l’avortement.
La troisième et dernière vidéo postée ce samedi 25 novembre ne porte pas de titre. Cette fois l’actrice est une belle plante que l’on retrouve dans un pot de fleurs. En surfant sur les clichés avec un humour noir et grinçant, Hicham Lasri pousse à la réflexion et invite la population marocaine à revoir le statut de la femme dans notre société.
Avec ces trois vidéos, Hicham Lasri fait de la sensibilisation son créneau mais sans être dans le premier degré. « C’est-à-dire que présenter les choses au premier degré, la larme au coin de l’œil tout en étant dans une écriture un peu plus froide, provocatrice, sexy… Cela participe à ma recherche en tant qu’homme vivant au Maroc « qui a une femme, une sœur, une mère, une fille… qui doit aussi cogiter cette position là qu’on pense facile à réfléchir, or ce n’est pas du tout le cas.” précise le réalisateur.