Pour une femme qui entreprend, faut-il dire entrepreneur, entrepreneure, ou entrepreneuse ? Les trois sont admis, et ça tombe bien, car les Marocaines qui entreprennent sont de plus en plus nombreuses. Nous avons rencontré six d’entre elles qui se sont démarquées en investissant à leur manière les domaines des nouvelles technologies, la mode, la pâtisserie, les ressources humaines, le design ou l’art et la culture. Tour d’horizon de leurs beaux projets. En épisode 3, l’univers de Safaa Norredine.
Qui êtes-vous?
Safaa Norredine, 26 ans, entrepreneuse depuis bientôt 3 ans. J’ai eu un Bachelor en Finance et Business International et un Master en Supply Chain Management. Grande passionnée de l’entrepreneuriat, je crois en le pouvoir des idées, de l’innovation et de la transformation.
Que faites-vous dans la vie?
Je suis co-fondatrice d’une start up appelée Aengus. Nous avons pour objectif de devenir le département IT externalisé de la TPE/PME Marocaine. Notre concept part d’un constat simple, la TPE/PME Marocaine commence à prendre conscience que la technologie est un vrai levier de performance mais se retrouve perdue entre la multitude de prestataires et de produits existants sur le marché. Nous nous positionnons comme leur partenaire technologique en récoltant et comprenant leurs besoins afin de leur proposer des packages complets pour leur transformation numérique : cela va de la simple mise en place de site web jusqu’à des projets plus complexes tels que l’acquisition et le paramétrage d’un ERP (Progiciel de gestion intégré, ndlr) ou autre solution de gestion informatique. L’entreprise pense à un projet informatique, nous sommes là pour le concrétiser en respectant leurs besoins réels et leur budget.
Qu’est ce qui vous a mené vers l’entrepreneuriat?
J’ai grandi et évolué dans un monde où l’entrepreneuriat a toujours été valorisé. Vu comme moteur de création de valeur, l’entrepreneuriat était pour moi le meilleur moyen de contribuer au développement de mon pays. C’est un créateur de richesse, d’emploi, de valeur … C’est également un choix de liberté en termes d’orientations stratégiques et de créativité. Quand on est entrepreneur, on travaille plus que quiconque mais on travaille librement.
Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées?
La plus grande difficulté rencontrée en tant que jeune entrepreneuse (je me suis lancée à 23 ans) était de gagner la confiance de mes premiers clients. Avoir un entrepreneur aussi jeune devant soi, sans équipe derrière, rendait mes prospects sceptiques quant à mes capacités d’exécution. En m’accrochant très fort, j’ai su démarcher les premiers clients, qui ont été de très belles références et un argument de vente pour ceux qui ont suivi. Nous avons même réussi à décrocher suite à cela notre premier marché public, qui a su confirmer notre notoriété sur le marché.
Qu’est ce qui vous motive?
Mon associée est ma première source de motivation. J’ai de la chance d’avoir une battante à mes côtés tous les jours. Aussi, tout au long de notre parcours, nous avons rencontré d’autres entrepreneurs avec qui nous avons développé une vraie relation humaine et d’échanges professionnels. Nous avons aussi eu des mentors sans qui nous n’aurions pas réalisé autant de choses et qui continuent de nous aider et nous motiver au quotidien.
Quels sont vos projets à venir?
Il s’agit pour nous de développer toujours plus notre start up. Pour cela, il nous faut sourcer plus de partenaires pour avoir une offre plus exhaustive. Il s’agit également d’agrandir l’équipe et bien entendu de démarcher plus de clients.
Un message aux jeunes entrepreneuses en devenir ?
Soyez passionnées ! L’entreprenariat est sans doute le métier le plus difficile du monde, c’est un quotidien fait de doutes, de risques et de pressions. Mais si la passion y est, surmonter ces obstacles sera une vraie partie de plaisir.