Auparavant exercée par des filles et femmes issues de milieux défavorisés, la prostitution accueille désormais de plus en plus de filles à l’abri du besoin. Issues de milieux aisés, diplômées, ayant souvent réussi leur vie professionnelle, etc., Elles viennent au plus vieux métier du monde par choix. C’est ce que révèle une grande enquête de notre confrère La Vie Eco. Mais le phénomène n’est pas propre qu’au Maroc, et comme l’explique le sexologue e psychologue Aboubakr Harakat, « la société de consommation crée de plus en plus une frustration chez les jeunes. (…) Les filles veulent porter des vêtements de grandes marques, avoir une voiture de luxe et passer des vacances de rêves. Or, elles sont conscientes que ni les études ni le travail ne leur permettront d’avoir cette vie ».
Ces filles démarrent leur vie professionnelle avec un revenu qui, même si normal, ne leur permet pas de s’offrir le niveau de vie de leur rêve. Elles choisissent donc d’user (littéralement) de leurs charmes. « Cette prostitution de luxe est encouragée par l’avènement d’une nouvelle clientèle prête à payer le prix fort pour être accompagnée d’une belle femme, classe et cultivée, qui n’a rien d’une prostituée classique », continue le docteur Harakat, cité par La Vie Eco. Ces clients veulent des filles qu’ils peuvent présenter à leurs amis et afficher dans les endroits publics sans être gêné, confirme Hayfa, un proxénète. Ce dernier précise que les prostituées sont souvent recrutées pour des durées allant d’une semaine à un mois et peuvent travailler au Maroc comme à l’étranger.
Les escort girl marocaines sont convoitées à l’étranger, plus particulièrement par les clients des pays du Moyen-Orient. Ces derniers sont prêts à débourser de fortes sommes pour profiter de ces filles. On parle, entre autres, de millions de dirhams claqués en un coup. Egalement, dans des soirées organisées à Tanger, Rabat, Casablanca et Marrakech, des filles peuvent empocher 1.000 dirhams juste pour y assister, et cette somme peut être doublée ou plus lorsqu’elles arrivent à séduire un client. Une Casablancaise a confié à que « pour une semaine, [elle] peut avoir entre 50.000 dirhams et 100.000 dirhams en plus des cadeaux ». Et fait marquant, certaines de ces femmes sont encouragées par leurs parents.
L’appellation « prostituée de luxe » n’est cependant pas acceptée par certaines de ces filles. Pour Kenza, directrice marketing dans une multinationale marocaine, « la prostitution c’est chercher des clients dans les lieux publics ou via des proxénètes. Or, ce que nous faisons c’est plutôt un échange de services. Personnellement, je n’ai jamais considéré ce que je fais comme de la prostitution ». Après être sortie avec plusieurs hommes durant ses trois années d’études en France, elle est rentrée au Maroc et a voulu rompre avec cette vie. Mais avec un premier salaire « insuffisant » de 8.000 dirhams, elle a continué à profiter des « occasions pour se faire de l’argent ». « Aujourd’hui, je travaille les week-ends et les vacances. Généralement je pars à Tanger, Marrakech ou à Saint-Tropez », conclut-elle.