390 manuels scolaires du primaire jusqu’au secondaire se refont une (vraie) beauté à partir de le prochaine rentrée 2016-2017 en balayant définitivement « tout contenu non conforme » de leurs pages. C’est la nouvelle mesure du ministère de l’Education nationale qui s’est penché de près sur les programmes des livres scolaires pour en chasser quelques parties jugées non conformes. D’après le quotidien Akhbar Al Yaoum dans sa livraison de ce lundi 20 juin, 147 manuels scolaires comportent du contenu « très » dangereux pour les élèves et seront totalement révisés.
Cité par le journal, le directeur des programmes et des curricula au ministère de l’Education nationale Fouad Chafiki livre des exemples de contenus qui seront supprimés à la prochaine rentrée. En matière d’éducation islamique, dont le nom sera désormais « éducation religieuse », les photos de femmes voilées dans les manuels seront accompagnées d’autres de non-voilées. Chafiki explique à ce propos que la société marocaine compte des voilées et des non-voilées et qu’il est injuste de privilégier une catégorie et en écarter l’autre.
Un autre contenu dans la même matière sera également supprimé. Il s’agit de la partie qui stipule que le jeu d’échecs est « haram ». « Il est inadmissible d’affirmer que ce jeu est illicite tant que le Maroc a la Fédération royale marocaine d’échecs », tranche le responsable.
Dans les manuels de langue arabe destinés aux élèves du primaire, une partie concernant les personnes aux besoins spécifiques est illustrée par la photo d’une personne sur fauteuil roulant en train de mendier. « Les élèves ne doivent pas associer handicap et mendicité. Ce contenu sera également supprimé »promet Chafiki. Même son de cloche pour d’autres manuels scolaires de différentes matières qui illustrent leurs leçons de photos sexistes, stéréotypées et discriminant la femme. Le cliché de la mère et la fille en train de faire le ménage tandis que le père est le fils sont paisiblement allongés devant la télévision est, d’ailleurs, très fréquent dans les livres des écoles.
De leur côté, les éditeurs sont aujourd’hui appelés à revoir leurs manuels et à déposer la mention « revu et amélioré » sur les nouveaux pour éviter que le ministère ne les rejette. Les voilà avisés…