Le combat mené par la Marocaine Latifa Ibn Ziaten depuis la mort de son fils Imad dans une attaque terroriste, il y a cinq ans, à Toulouse (sud-ouest de la France) a été porté au grand écran à travers un film-documentaire sorti, mercredi, dans les salles de cinéma de l’hexagone.
Intitulé «Latifa, le cœur au combat», ce documentaire qui a été réalisé par les cinéastes de fictions et de documentaires, Olivier Peyon et Cyril Brody, raconte la vie de cette dame courage et le combat qu’elle mène, à travers l’association Imad pour la jeunesse et la paix qu’elle a créée, qui passe par l’écoute, l’échange, les conseils mais aussi par les actions dans les lycées, les prisons et auprès des familles.
Il s’agit d’un portrait lumineux d’une femme courageuse qu’aucun obstacle n’arrête, qui fait de sa douleur un élan vital de générosité pour aider les autres, ont indiqué les auteurs de ce documentaire dans un entretien accordé au magazine «Le Point Afrique».
Ces derniers ont suivi Mme Ibn Ziaten pendant un an dans ses interventions et déplacements aux quatre coins de la France, au Maroc et dans d’autres pays.
A travers le destin tragique de cette femme, ce documentaire raconte aussi la France d’aujourd’hui, avec toutes ces grandes questions : l’intégration, le terrorisme, le statut de la femme, le rapport entre les religions, la tolérance, le vivre-ensemble, a indiqué Cyril Brody.
Cette femme courage fréquente tous les milieux : les politiques, les cités, les prisons… C’est une passeuse, observe pour sa part Olivier Peyon qui évoque par ailleurs la «richesse de caractère» de Latifa Ibn Ziaten «que l’on rêve d’avoir dans un personnage».
Ce film est très féministe, fait-il remarquer en notant qu’avec son foulard traditionnel, Latifa est une femme forte, qui n’en fait qu’à sa tête. Elle sert d’exemple à beaucoup de filles. Elle a toujours pris son destin en main.
Au-delà de la laïcité, de la religion, elle balaie tous les clichés sur la femme musulmane, a-t-il ajouté.
La sortie de ce documentaire dans les salles de cinéma intervient deux jours après l’ouverture devant la Cour d’assises spéciale de Paris du procès pour «complicité» du frère de Mohamed Merah, l’auteur des tueries qui avaient fait sept morts en mars 2012, parmi lesquels trois militaires dont Imad, fils de Latifa Ibn Ziaten.
Depuis ce drame Latifa Ibn Ziaten, 57 ans, parcourt la France et se déplace même au-delà notamment pour parler aux jeunes dans les cités, les écoles, les prisons, pour les convaincre de ne pas tomber dans « une secte terroriste ».