Quand vient le printemps, le clan rom des Kalaidzhi se donne rendez-vous sur une grand parking de Stara Zagora. Au total, ce n’est pas moins de 18 000 personnes qui se réunissent pour acheter des jeunes femmes vendues aux enchères par leur famille. Elles ont entre 13 et 20 ans et le prix moyen de vente est de 250$.
Une tradition qui a intrigué une journaliste de Broadly, Milène Larsson qui est partie à leur rencontre. Elle a passé plusieurs jours au sein d’une famille Kalaidzhi pour mieux comprendre cette tradition. Elle a assisté aux préparatifs de deux jeunes filles, Pepa 25 ans et Rosi 18 ans, qui se préparent au grand jour. Entre virée shopping pour trouver la robe parfaite et nervosité à l’approche du grand jour, Milène Larsson nous plonge dans une réalité déconcertante. Plusieurs jeunes femmes vont apporter leur témoignage. «J’avais 14 ans quand mes parents ont voulu me vendre pour 4 660$. Ils m’ont fait quitter l’école pour pouvoir me marier. Je m’y suis opposée, je me suis enfuie et je n’ai pas été mariée. Aujourd’hui, je souhaite reprendre mes études et devenir une femme d’affaires» confie une jeune femme à la journaliste. «Je trouve que vendre des femmes c’est un truc merdique et vraiment archaïque» ajoute-t-elle.
Beauté et virginité
Pour pouvoir séduire la belle-famille, les jeunes femmes misent sur leurs atouts physiques. «Ils veulent la plus belle des femmes pour leur fils. Elle doit avoir les yeux clairs, la peau blanche et être blonde » explique une jeune femme qui n’hésite pas à tricher en blanchissant sa peau. Au-delà de la beauté, un autre critère est primordial: la virginité. Tout au long du reportage, les familles, les jeunes filles mais aussi les garçons parlent de l’importance de la virginité. Quand la journaliste leur dit qu’elle ne pourrait jamais épouser un mec avec qui elle n’a pas passé la nuit au préalable, les jeunes filles sont choquées. «Ils n’accepteraient jamais que l’on est couché avec un homme avant le mariage. C’est un déshonneur pour notre famille» explique Pepa, 25 ans.