Khadija S., âgée d’une vingtaine d’années, a décidé de mettre fin à ses jours en apprenant la terrible nouvelle… Les hommes qui l’avaient violé quelques mois auparavant ont été remis en liberté. Le 2 août, elle a donc décidé d’en finir avec la vie et cette injustice sans nom, en s’immolant. Elle est décédée des suites de ses blessures à l’hôpital Ibn Tofail à Marrakech, indique au HuffPost Maroc Omar Arbib, membre de l’Association marocaine des droits de l’Homme (AMDH), section de Marrakech.
Khadija S. vivait seule dans une petite chambre louée à Benguerir, ville qu’elle avait rejoint après avoir quitté Skhour Rhamna, d’où elle était originaire.
Son chemin a malheureusement croisé celui de huit hommes… Après l’avoir enlevée, ceux-ci l’ont violée « dans un village à mi-chemin entre Benguerir et Marrakech », confie Omar Arbib au Huffington Post. Mais les agresseurs ne se sont pas arrêtés, là allant jusqu’à filmer l’agression avec un téléphone portable.
Alors que de nombreuses victimes se terrent dans le silence, Khadija S. a eu le courage de porter plainte contre ses agresseurs.
La gendarmerie a alors procédé à l’interpellation de sept des violeurs tandis que le huitième ne sera interpellé que deux mois plus tard, « alors qu’il était en train d’abuser d’un garçon mineur » explique le Huffington Post.
Placés en liberté conditionnelle suite à leur procès, les huit hommes ont alors entrepris de faire pression sur la jeune femme afin qu’elle retire sa plainte en la menaçant de diffuser la vidéo de son viol.
Ne supportant pas ce chantage, et craignant très certainement de voir sa vie ruinée à jamais si cette vidéo venait à être diffusée, Khadija S. s’est aspergée d’un produit inflammable avant de s’immoler… Transportée à l’hopital Ibn Tofail de Marrakech, elle est décédée des suites de ses brûlures au troisième degré. Comble du tragique, l’autopsie pratiquée sur sa dépouille a alors réservé une surprise macabre, Khadija S. était enceinte.