Chaque année, de nombreux organismes de lutte contre le cancer du sein organisent une large campagne de communication durant le mois d’octobre, destinée à sensibiliser au dépistage du cancer du sein et à récolter des fonds pour la recherche. L’occasion d’informer, de dialoguer et de mobiliser. On fait le point.
Selon l’OMS, le fardeau mondial du cancer a aujourd’hui atteint 18,1 millions de nouveaux cas et 9,6 millions de décès en 2018. D’après les chiffres, 1 homme sur 5 et 1 femme sur 6 dans le monde développeront un cancer au cours de leur vie. Chez les femmes, le cancer du sein est le plus fréquent et 1 une femme sur 8 risque de le développer. En France, 58 459 nouveaux cas ont été recensés en 2018 contre 10 136 cas au Maroc. Seulement, beaucoup de femmes sont encore mal informées à ce sujet et tardent avant d’aller consulter un médecin en cas de doute. Pourtant, chaque année, le dépistage précoce permet de sauver des milliers de vie. Comment alors diagnostiquer un cancer du sein dès les premiers signes ? C’est l’objectif de la campagne Octobre Rose qui, chaque année durant le mois d’octobre, tente d’accroître la sensibilisation à la maladie et de recueillir des fonds pour la recherche.
LE MOIS ROSE
Cette campagne de grande ampleur a eu lieu pour la première fois aux États-Unis en 1985, soutenue par l’American Cancer Society et l’entreprise Imperial Chemical Industries. En France, la première édition a eu lieu en 1994, à l’initiative du groupe Estée Lauder,
qui a alors créé l’association Le Cancer du sein, parlonsen!, et du magazine Marie-Claire. Depuis plusieurs années, l’octobre rose s’est répandu dans le monde entier et chaque pays, au 1er octobre, illumine l’un de ses monuments d’une couleur rose (Tour Eiffel en France, Cathédrale San Miniato en Italie, Gateway Arch aux États-Unis…) et affiche sa mobilisation en arborant le traditionnel ruban rose, symbole de l’événement. En plus des différentes campagnes et messages véhiculés durant tout le mois d’octobre, de nombreuses initiatives comme des courses à pied, des ventes aux enchères ou encore des collectes sont organisées afin de récolter un maximum d’argent dans le but de faire avancer la recherche et ainsi sauver des vies.
L’IMPORTANCE DU DÉPISTAGE
Grâce à l’avancée de la médecine, le cancer du sein se traite aujourd’hui très bien, à condition qu’il soit pris à temps. Ainsi, en cas de doute, aussi minime soit-il, il est nécessaire d’aller consulter un médecin pour se faire ausculter. Il faut savoir que si une personne de notre famille a souffert d’un cancer du sein, le risque que nous en contractions un est multiplié par quinze. Aussi, plus on avance en âge, plus le risque est élevé. Deux tiers des cancers du sein surviennent en effet après 50 ans. Il est alors recommandé de commencer à faire une mammographie tous les ans dès l’âge de 45 ans. Cependant, en France, “près de 3 000 femmes diagnostiquées chaque année ont moins de 40 ans”, souligne l’Institut Curie. Quelque soit l’âge, il faut donc être très vigilante face à toute anomalie qui survient au niveau des seins, d’où l’importance de se palper la poitrine régulièrement, sous la douche ou en s’appliquant de la crème par exemple.
LES SYMPTÔMES À SURVEILLER
Il est important de prêter attention à tout changement anormal et inhabituel au niveau de notre poitrine à savoir : une boule dans un sein (grosseur inhabituelle non douloureuse qu’on ressent lorsque l’on palpe nos seins), des ganglions durs au niveau de l’aisselle, des modifications de la peau du sein et du mamelon (apparition d’une peau d’orange, rétractation ou changement de coloration du mamelon) ou encore un changement de taille et de forme des seins. Outre l’aspect héréditaire de la maladie, les causes hormonales arrivent en tête des facteurs de risque. Plus celle-ci est prolongée, plus le risque est élevé (premières règles précoces, première grossesse tardive ou absence de grossesse, ménopause tardive…). Enfin, le surpoids, la consommation d’alcool et de tabac, le manque d’activité physique et une alimentation riche en graisses animales et faibles en fibres sont également des facteurs de risque. Néanmoins, il est à noter que le taux de mortalité du cancer du sein diminue d’année en année.