Voilà près d’un an que le masque est entré dans notre quotidien et le résultat est sans appel. Boutons, rougeurs, pores dilatés… Étouffée par ce bout de tissu, notre peau nous lance un cri d’alerte. Il est donc nécessaire de s’adapter en conséquence et de changer notre routine habituelle de soins quotidiens. Pour nous aider à y voir plus clair, Dr Ahlam Asriri, dermatologue à Casablanca, nous livre ses conseils.
Si la période de confinement a été compliquée à gérer, le stress permanent qui continue de nous toucher face à l’incertitude du lendemain a des répercussions directes sur la peau. Mal vécue psychologiquement par la majorité d’entre nous, la crise sanitaire a vu « fleurir » nombre d’affections cutanées comme le psoriasis, l’eczéma et l’acné qui nécessitent une attention toute particulière. Mais le port du masque est lui aussi source de nombreux maux et peut s’avérer allergène pour les peaux réactives et sensibles. « Malgré cette situation exceptionnelle, nous sommes peu nombreux à avoir changé notre routine skincare. Or, il est très important d’en tenir compte eu égard au port du masque et de l’aggravation de certaines pathologies cutanées dont la période de confinement et post-confinement n’ont été que de vrais accélérateurs », explique Ahlam Asriri, nous partageant alors la bonne marche à suivre.
Les bons gestes
Même si d’ordinaire, on n’est pas vraiment sujette à l’acné, ces derniers mois, les boutons s’en donnent à cœur joie et fleurissent à tour de rôle au niveau de nos joues et de notre menton. La cause ? Le masque, évidemment. Porté quotidiennement et pendant plusieurs heures, il provoque de nombreuses frictions qui sont sources d’irritations. Aussi, ce petit bout de tissu tient chaud. Mais faute de pouvoir s’évaporer, la transpiration va entraîner une dilatation des pores qui vont à leur tour provoquer l’apparition de petits boutons. Complètement chamboulé, notre épiderme nécessite des soins adaptés.
Nettoyer
Toute bonne routine commence par un nettoyage en profondeur. « Il faut cependant éviter les formules occlusives et se démaquiller la peau ou la nettoyer systématiquement même si l’on ne se maquille pas. L’idéal ? Des formules matifiantes mais hydratantes pour éviter le dessèchement de la peau », nous confie la dermatologue.
Exfolier
Place ensuite à l’exfoliation. Une étape très importante qu’il est nécessaire de réaliser plusieurs fois par semaine pour désengorger un maximum la peau des cellules mortes. Le conseil d’Ahlam Asriri ? Opter pour une lotion exfoliante ou un exfoliant enzymatique qui laisse une vraie sensation de fraîcheur à la peau sans l’irriter.
Hydrater
Si l’hiver, on a tendance à privilégier des crèmes plus riches, avec le masque, mieux vaut s’abstenir. En effet, ces dernières vont avoir tendance à obstruer encore plus les pores et à empirer les problèmes cutanés. La dermatologue nous conseille donc de nous orienter plutôt vers des sérums à la formule plus légère, qui vont calmer les inflammations et laisser les crèmes pour le soir.
Protéger
Bien que l’on ait un masque sur le nez, il ne faut pas pour autant faire l’impasse sur la protection solaire. Néanmoins, tout comme pour la crème hydratante, on évite les formules trop épaisses pour aller vers des écrans solaires SPF 50 mais non occlusifs en optant pour des formules fluides et légères. « On peut tout à fait aller vers des écrans solaires teintés qui permettront de remplacer notre routine habituelle qui consiste à cumuler un écran solaire et un correcteur ou un fond de teint. On préfère alors une texture qui protège et camoufle les imperfections de façon naturelle, à l’instar d’un écran solaire, d’un BB Crème avec indice élevé, voire même d’une poudre compacte matifiante avec indice de protection », renchérit Ahlam.
Apaiser
Une à deux fois par semaine, on offre un peu de répit à notre épiderme à l’aide d’un masque hydratant gorgé d’actifs apaisants : aloe vera, niacinamide… Le moment idéal pour déstresser, fermer les yeux et sentir les effets de ce masque désaltérant et « anti-flush » sur notre peau.
Quid du maquillage ?
Si le mieux est de ne pas trop surcharger notre peau, il n’est pas évident de faire l’impasse totale sur le maquillage. On veille donc à opter pour des textures faciles à démaquiller, sans accumuler trop de couches. « Si l’on se maquille en journée, l’étape du nettoyage est d’autant plus importante. Mais il faut faire attention à ne pas utiliser des produits à la formule trop décapante, qui vont agresser notre peau déjà sensibilisée et irritée par les frictions du masque. On choisit idéalement une formule qui décolle les particules en douceur. L’eau micellaire est une alternative parfaite ou un nettoyant très doux et sans parfum », conclut la spécialiste.
Qui est Ahlam Asriri ?
Après des études de médecine à la faculté Hassan II de Casablanca, Ahlam Asriri décide de se spécialiser dans la dermatologie par passion. Après avoir exercé plusieurs années à la clinique Achifaa de Casablanca, elle ouvre son propre cabinet en 2013. Aujourd’hui, le docteur Ahlam Asriri s’accorde à garder l’équilibre entre dermatologie classique et médecine esthétique. « Je ne souhaite pas être systématiquement assimilée à ce qui relève uniquement des nouvelles techniques de rajeunissement qui sont aujourd’hui une réalité du marché et très demandées. Il est important de garder l’essentiel de son métier, l’essence même qui consiste d’abord à soigner, traiter, prendre en charge avant d’embellir, même si les deux ne sont pas incompatibles. Mais avoir une belle peau, une bonne qualité de peau, c’est d’abord une hygiène adaptée, une vraie routine spécifique avant de penser à la mésothérapie ou au rajeunissement. Tout est une question de mesure et d’accompagnement ».
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