Alors que le Parlement discutera d’un plan de déconfinement le 18 mai, les acteurs du retail, fortement impactés par l’arrêt de leur activité, réfléchissent également à un plan de relance post Covid-19. Les propositions de Leïla Doukali, Présidente de l’AFEM (Association des Femmes Chefs d’Entreprise au Maroc).
Le secteur du commerce et des services est un acteur stratégique dans la mise en place d’un nouveau modèle de développement pour le Maroc. S’il connaît une évolution majeure, il a malheureusement été frappé de plein fouet par cette pandémie. D’ailleurs, les acteurs du retail ne cessent d’alerter l’exécutif sur une relance rapide de leur activité au risque de faire faillite. Nombreux croulent en effet sous les charges multiples (loyers, salaires, factures d’électricité, fournisseurs à payer…). Avec 70% de sa communauté engagée dans ce secteur, l’AFEM est particulièrement concernée par cette problématique et estime qu’elle mérite une attention particulière. De ce fait, sa Présidente, Leïla Doukali a d’ores et déjà commencé à réfléchir à un plan de relance post Covid-19 pour le secteur, une série de mesures articulées autour de 12 points.
1) Les programmes sociaux de soutien aux entreprises devront être prorogés au 30 septembre 2020. La Cnss doit permettre à ses affiliés de bénéficier de son offre au delà du 30 juin 2020. Une timide reprise ne pourra se faire qu’à partir de début juillet. Il faut laisser le temps aux entreprises de se redresser.
2) Les positions bancaires ne reflètent absolument pas le programme Damane Oxygene. Nous devons œuvrer à une réactivité bancaire plus claire en phase avec chaque secteur. Le financement du poste fournisseurs est indispensable à la continuité de l’activité. A l’heure actuelle, il est exclu de Damane Oxygene.
3) Le report des déclarations fiscales de fin mars pour les personnes morales et de fin avril pour les personnes physiques devront être exonérées des majorations et des pénalités.
4) La taxe professionnelle considérée comme un impôt anti investissement devrait être réduite de 50%.
5) Le report des échéances de crédit ne devrait pas supporter de frais de majorations de retard.
6) Afin d’encourager l’acte d’acquisition, une baisse des droits d’enregistrement et de conservation foncière devrait être mis en place.
7) L’échéance de l’amnistie fiscale prévue au 30 septembre 2020 devra être reportée à 2021.
8) La commande publique doit être impérativement maintenue et élargie aux TPME, leur laissant la possibilité de s’organiser en groupement.
9) Les réserves en devises étant sérieusement menacées, des mesures fiscales allégées et un système bancaire à l’écoute doivent être mis en place afin de développer l’activité des sociétés exportatrices.
10) Un programme et un planning clairs de post confinement des autorités devront être communiqués au plus tôt afin de permettre aux agences d’événementiels de se remettre en marche. Il s’agit de préciser les mesures sanitaires à adopter, le nombre de personnes réunies sur un même lieu, date d’ouverture des frontières…
11) Une communication efficace de soutien à l’économie marocaine doit être mise en place. Le rappel à une solidarité citoyenne encourageant la consommation Maroc doit être lue et entendue.
12) Afin d’alimenter le compte de soutien au fonds de solidarité COVID, les associés qui opteront pour un versement de dividendes devront bénéficier d’une exonération fiscale de la retenue à la source de 15% et verseront le montant correspondant sur le compte COVID.
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