Même si le couple vit en osmose, la question de la conception peut parfois poser problème. Lorsque l’un émet des réticences, alors que l’autre lui fait la pression, les tensions se déclenchent. Pourtant, fonder une famille est une décision à prendre à deux. Le dilemme se pose et le choix à prendre est toujours complexe. Certes, le désir d’enfanter est légitime pour une femme. Mais c’est aussi légitime pour un homme d’émettre des doutes et de ne pas vouloir encore sauter le pas. Qu’à cela ne tienne : face à l’hésitation constante de leur moitié, certaines jouent gros et le mettent devant le fait accompli. Le risque à payer ? Ca passe ou ça casse !
Women Power
Drôle de retournement de situation. A une certaine époque, les hommes prenaient la poudre d’escampette après avoir déclenché une grossesse. Aujourd’hui, voilà qu’ils sont relégués au rôle de simples géniteurs. Rien de mystérieux là-dedans ! Plus émancipées et autonomes, les femmes n’ont plus peur de rester seules, elles travaillent et peuvent assumer les charges financières liées à l’éducation d’un enfant. Faute d’un homme qui les accompagne dans leur choix, elles peuvent décider de faire un bébé sans le prévenir. D’autant que le désir d’enfanter est bien plus pressant puisque tourne « l’horloge biologique ».Autrefois tout était clair, elles se mariaient pour procréer, s’occuper du foyer pendant que monsieur rapportait «la pitance » à la maison. Depuis quelques années, grâce à la contraception, les choses ont changé : la femme peut choisir d’avoir ou non des enfants et même le moment de les faire. Ainsi, pas mal d’hommes se sont retrouvés pères malgré eux, croyant pourtant dur comme fer que leurs partenaires avaient pris toutes les précautions nécessaires pour éviter de tomber enceintes. D’ailleurs, il n’y a pas que les femmes qui ont le pouvoir de faire « un bébé dans le dos de leurs époux », les hommes aussi prennent ce risque lorsqu’ils ont une aventure sans lendemain avec une autre femme ou une maitresse attitrée. Pourquoi incomber la faute à la femme sachant qu’un bébé se décide à deux ? Ces hommes n’auraient-ils pas leur part de responsabilité ?
Quand il pose son véto
Elles ont tout essayé, mais en vain. Non, c’est non ! Incompréhension, frustration, épuisement psychologique…nombre de femmes désespèrent face au refus catégorique de leurs conjoints. Mais, le désir d’enfant étant un sentiment très profond et intime, chacun a le droit d’émettre son opinion sur la question. Et la culpabilité ne doit pas entrer en cause. Devenir père ne va pas de soi ! Et face à la paternité, les hommes ne sont pas égaux. Certains se sentent capables d’assumer leurs responsabilités, d’autres ont une réelle appréhension. Moins de liberté, moins d’espace, moins d’intimité, plus de dépenses, plus de projets… Face à tant de sacrifices, beaucoup préfèrent reculer l’échéance. Alors que madame n’a hâte que de pouponner, monsieur lui, plus pragmatique, ne cogite que sur la gestion du foyer. Lui laisser le temps de la réflexion, c’est la moindre des choses. Alors, évidemment, lorsqu’on le met au pied du mur, la réaction risque d’être violente. Lui faire un enfant dans le dos en espérant réveiller sa fibre paternelle à la naissance du bébé, c’est un gros risque à prendre. Le clash peut être inévitable. Car la confiance se perd et la relation peut finir par se dégrader. « J’étais persuadé qu’elle prenait encore la pilule, c’est ce qu’elle me disait en tout cas. Et quand elle m’a annoncé la nouvelle, j’étais bouleversé… Déçu, je me suis senti trahi et trompé. Je lui ai fait la gueule pendant des semaines. Puis, j’ai fini par me résigner… », confie Souheil. Victimes de la supercherie de leurs épouses, certains vont prendre leur mal en patience et battre en retraite. D’autres, même piégés, auront tendance à relativiser et mieux accepter la situation. En revanche, les plus impassibles seront intraitables et utiliseront la carte du chantage. Comme l’explique Hafid : « J’avais été très clair avec elle, ce n’était pas le bon timing. Alors, lorsqu’elle m’a parlé de sa grossesse « accidentelle », je lui ai demandé d’avorter direct. Sinon, elle me perdait ! ».
Le bon compromis
Contrairement aux hommes des générations précédentes, beaucoup ne supportent plus l’idée d’avoir des enfants qu’ils ignorent ou qu’ils abandonnent. Alors même si l’enfant n’est d’abord pas désiré, nombre de futurs pères finissent par assumer la situation. Tandis que d’autres seront poussés dans leurs retranchements à cause de la manipulation et du chantage affectif de leurs compagnes. Selon notre coach, des partenaires matures et responsables doivent être à l’écoute du désir de l’un et de l’autre et finir par se mettre d’accord, trouver un compromis au lieu d’entrer dans un jeu psychologique malsain néfaste pour le devenir de l’enfant et pour la survie de la relation. Car, ce n’est pas tant la grossesse qui fait fuir un homme, c’est la tricherie et la malhonnêteté. En outre, malgré tout l’amour qu’on peut porter aux enfants, il faut accepter l’idée qu’on est rarement prêt en même temps. Et la question n’est pas de savoir qui a tort ou qui a raison, mais de comprendre les positions de chacun. Un homme a tendance à ne pas se sentir à la hauteur pour son rôle de futur papa. A vous de le rassurer en lui rappelant que vous serez deux dans cette belle aventure. Avant d’envisager une décision radicale, la manière la plus intelligente pour le faire changer d’avis, c’est de lui accorder tout le temps dont il a besoin. Par amour, il sera prêt à accepter même ce qui lui semble impossible.
L’avis du sexologue: Dr. Amal Chabach
« Faire un bébé dans le dos de son époux » est perçu par le partenaire comme une trahison ! L’homme accepte difficilement ce piège et pourrait même demander le divorce, car en aucun cas il n’accepterait d’être obligé de rester en couple contre son gré ou par chantage. Soyons matures et authentiques, prenons le taureau par les cornes ! Quand nous voulons un enfant, il faudrait en parler en toute sincérité avec son mari. Même s’il refuse au début, il finira à la longue par accepter doucement de changer d’avis…par amour et surtout par crainte de vous perdre !
Article réalisé en collaboration avec Maria Bichra, love coach.