L’amour de jeunesse est cette bouée sentimentale à laquelle on se raccroche à chaque déception ou moment de doute. Une relation certes vécue mais fantasmée au fil des ans jusqu’à prendre des allures d’idéal amoureux. On l’associe à la pureté des sentiments, à l’innocence et à la légèreté de l’être… Faut-il s’y accrocher ? Voire renouer des liens ? Réponse.
Le premier amour est éternel
L’amour de jeunesse reste gravé dans nos esprits peu importe le nombre d’expériences amoureuses qui l’ont suivit. On l’entoure inconsciemment d’un mythe qui le hisse au premier rang de notre palmarès amoureux. Les sentiments éprouvés, alors, sont généralement indélébiles dans notre esprit. Rien de plus naturel puisqu’il a marqué un tournant dans notre vie sentimentale, une prémisse de notre vie d’adulte… Ce sont les premiers émois, les premiers questionnements et souvent même le démarrage d’une sexualité adulte.
Une histoire inachevée
L’amour de jeunesse prend rarement fin pour des raisons sentimentales… En général, il a lieu parce que les deux jeunes adultes choisissent des chemins de vie différents, incompatibles avec la relation. Que ce soit à cause des parents, d’un départ à l’étranger pour les études ou un déménagement, la fin s’apparente plus à une résignation qu’à une décision mûrement réfléchie et assumée.
Ainsi, on garde ce goût d’inachevé qui est ravivé à chaque souvenir. On peut même chercher à reprendre l’histoire là où elle s’est arrêtée pour découvrir où elle pourrait nous mener. Car, encore une fois, l’amour de jeunesse est synonyme de pureté et d’innocence. Y repenser ressemble à une forme de régression. Les réseaux sociaux ont bien entendu, leur part de responsabilité puisque quelques clics suffisent pour renouer un lien même s’il a été longtemps rompu et ainsi raviver de doux souvenirs.
Une référence amoureuse
C’est à partir de l’amour de jeunesse que l’on construit sa propre définition de l’amour. Inconsciemment, on cherche à reproduire le même schéma et à retrouver ce même lien dans les histoires ultérieures. Il s’agit d’une sorte de baromètre qui nous permet de mesurer l’intensité de nos sentiments, et ce que l’on cherche à s’en rapprocher ou au contraire à s’en éloigner. Nul besoin d’y voir une tare, bien au contraire.
Le souvenir de notre premier amour nous permet de nous raccrocher à notre innocence amoureuse. Lorsqu’on est jeune, on n’est plus réceptives et ouvertes à nos sentiments… Une légèreté que l’on tend à perdre au fil des relations qui se succèdent et surtout celles qui échouent.
Peut-on l’envisager à nouveau ?
Il faut garder à l’esprit qu’on a tendance à embellir les souvenirs passés, que l’on ne garde qu’une version édulcorée en mémoire. Ce qui reste, ce sont les moments forts, pas les détails pourtant bien réels et souvent moins roses qu’on ne le pense. Envisager de renouer contact pour faire revivre les sentiments relève du fantasme. Peu importe l’intensité éprouvée, le temps, lui, ne s’est pas suspendu…
L’être que l’on avait tant aimé a très certainement changé ou du moins évolué, s’est affirmé en tant qu’adulte qui a fait des choix de vie. Autant dire qu’il est préférable de passer trop de temps à fantasmer sur une personne que l’on ne connaît plus véritablement car il est très possible que la déception soit d’autant plus grande lors des retrouvailles. La réalité peut se heurter à l’image brodée que l’on s’est construit et qui est un pur produit de notre imagination et de nos fantasmes.
Des exceptions confirment la règle
Donner une deuxième chance à son amour de jeunesse n’est pas non plus voué à l’échec. Il s’agit de miser sur ce lien indélébile qui s’est construit autour des rêves, des envies et des premiers émois que l’on a partagés. Si nos vies respectives coïncident, cela peut même être une belle expérience qui peut donner lieu à une histoire d’amour simple et chargée de complicité. Suffirait-il alors de prendre les mêmes et de recommencer ? Loin de la. Comme pour toute histoire d’amour naissante, il faudra vivre une première période de reconnaissance. Celle pendant laquelle on découvre l’autre ou plutôt ce qu’il est devenu. On réapprend à faire connaissance, c’est une sorte de mise à jour. Passée l’euphorie des retrouvailles, il faut repartir sur de nouvelles bases et rattraper le temps « perdu ». L’essentiel étant de ne pas se précipiter.