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Ibrahim Maalouf condamné à quatre mois avec sursis

Le tribunal correctionnel de Créteil a condamné vendredi le trompettiste franco-libanais Ibrahim Maalouf à quatre mois d’emprisonnement avec sursis pour une agression sexuelle sur une collégienne de 14 ans.

Le tribunal a également condamné l’artiste à une amende de 20.000 euros. Lors de l’audience début novembre, le procureur avait requis six mois d’emprisonnement avec sursis. L’artiste, qui était présent à l’énoncé du jugement, a toujours nié toute agression sexuelle, plaidant le « dépit amoureux » d’une jeune fille qui n’aurait pas supporté d’être éconduite.

Durant le procès, deux versions s’étaient opposées: celle de la jeune femme, aujourd’hui âgée de 18 ans, qui avait raconté à la barre que le musicien l’aurait embrassée une première fois un soir à la sortie d’un cinéma en 2013. Et celle du trompettiste de jazz qui soutient avoir repoussé ses avances: « Je lui ai pris les poignets, je me suis éloigné d’elle, sans la brusquer ».

Deux jours plus tard, selon la version de la plaignante, le musicien l’aurait à nouveau embrassée, cette fois dans son studio d’enregistrement d’Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), où elle faisait un stage. Il l’aurait « attrapée par le bassin », mimant un acte sexuel. « Je sentais son sexe derrière moi sur mes fesses », avait-elle déclaré aux enquêteurs.

Cette deuxième séquence n’a jamais existé, avait maintenu à la barre le trompettiste, lauréat de quatre Victoires de la musique et d’un César de la meilleure musique de film. « En aucun cas je n’ai eu d’attirance physique ou sexuelle » pour cette « adolescente », avait-t-il martelé, se sentant cependant « coupable » de « ne pas avoir su mettre des limites ».

Les parents de la jeune fille avaient signalé les faits un an plus tard, après qu’elle s’est confiée à un médecin. Elle avait commencé à se scarifier et à avoir des troubles alimentaires, et a depuis effectué plusieurs hospitalisations et thérapies. Une enquête avait été ouverte dans la foulée débouchant sur le placement en garde à vue en janvier 2017 d’Ibrahim Maalouf.

« Comment voulez-vous qu’une jeune fille dont l’état de santé s’est objectivement dégradé, mente, pour rien, juste parce qu’elle aurait été vexée d’avoir été éconduite ? », s’était énervé le procureur dans ses réquisitions. Au contraire, l’avocate d’Ibrahim Maalouf, Maud Sobel, avait, elle, parlé de « dépit amoureux » d’une jeune fille qui « aurait souhaité que cette transgression continue ».

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