Reporter de la jet set, Simo Benbachir a été le premier à confirmer la dernière arrestation de Saad Lamjarred à Saint-Tropez. Dans une interview accordée à nos confrères d’H24Info, il révèle plusieurs secrets entourant cette affaire, ainsi que le monde du show-biz marocain.
Vous avez été la première personnalité publique à réagir sur l’affaire Lamjarred, vous avez même pris position à l’émission d’Imad Kotbi, pourquoi donc ?
J’étais invité pour parler du festival de Marrakech. Imad m’avait posé une question sur l’arrestation de Saad pour le viol de Laura Prioul. D’une manière objective, j’avais déclaré: «comment ça se fait qu’une star qui avait le concert le plus important de sa carrière, se retrouvait deux jours avant à danser dans une boite en état d’ivresse et très défoncée à la cocaïne ». Mes propos avaient dérangé parce que son entourage a tout fait pour étouffer cette vérité. Pourtant, je ne faisais que rapporter ce qui était dans le PV de la police.
Connaissez-vous personnellement Saad Lamjarred ?
Bien sûr. Je le connais même avant qu’il ne devienne célèbre. Je l’ai côtoyé à l’époque où je couvrais la nightlife de Casablanca pour des magazines locaux. On est devenus amis, mais malheureusement la célébrité l’a beaucoup influencé, parce que ça s’est fait d’une manière rapide et brusque. Son nouvel entourage ainsi que la consommation de drogues ont participé à sa chute. Pourtant, Saad était un garçon bien éduqué, adorable, frais…
Selon vous, les célébrités qui gravitent autour de Saad Lamjarred le protègent-elles ?
Je suis contre cette appellation de «star». Quand je suis venu vivre et côtoyer les stars au quotidien aux États-Unis, j’ai compris ce que signifiait le mot «star». Au Maroc il faut les appeler les «visages publics ». Les personnes entourant Saad Lamjarred, ont profité de son image, ils voulaient être également célèbres sur Instagram. Vous pouviez les voir le taguer et derrière son dos, dans les soirées, ils le traitaient de tous les noms, c’est l’hypocrisie du monde du show-biz… En plus, Saad avait beaucoup de problèmes avec certains visages publics et avec des journalistes.
Pourquoi les artistes marocains s’expriment-ils très rarement sur cette affaire ?
Pour deux raisons. C’est que la plupart savent ce qu’il se passe, ils savent que la vérité va éclater un jour. Lors de la première arrestation du chanteur en France, ils ont parlé de complot. Après cette deuxième affaire, ils ne veulent plus parler et ceux qui l’ont fait ont été attaqués. La deuxième raison, c’est l’hypocrisie qui règne entre les célébrités. Dans des soirées, j’ai entendu les mêmes personnes qui exprimaient leur solidarité avec Saad avoir un double discours et dire que c’était un drogué et un violeur. Ils manipulent leurs fans.
Vos déclarations critiquant le chanteur vous ont-elles valu des conflits avec des stars quelconques ?
Pas du tout. Parce que je suis sorti du champ audiovisuel marocain depuis des années. En plus la plupart des stars connaissent le pouvoir médiatique que j’ai, j’ai commencé très jeune à travailler dans la presse et je faisais des articles sur les potins donc je connais la plupart de leurs vies, beaucoup d’entre eux savent qu’ils ont intérêt à ce que je ne dévoile rien.
Mais ses fans se sont beaucoup attaqués à moi, allant même jusqu’à me caricaturer, n’empêche, j’ai été soutenu par de nombreuses personnes parce que je ne dis que la vérité. Et ce qui est drôle c’est que ces mêmes fans finissaient par s’abonner à mes comptes.
Saad Lamjarred est-il influent ?
Bien sur, il a sa réputation dans le monde musical, surtout sur la scène arabe. Il a su comment faire connaître la darija à l’international. Mais pour moi la musique de Saad Lamjarred n’a jamais servi la femme marocaine, au contraire ça n’a fait que renforcer l’image qu’a le Moyen-Orient de la femme marocaine. Une chanson comme « Enty » a fait un tabac surtout parce qu’elle présente les Marocaines comme des manipulatrices.
Avant l’affaire Laura Prioul, était-il connu dans le monde artistique que Saad Lamjarred avait des problèmes d’addiction ?
Lorsqu’il a été arrêté la première fois aux États-Unis, c’était à cause de la drogue. Comme il avait eu un rapport sexuel avec une fille américaine alors qu’il était sous l’effet de la drogue, on a conclu qu’il n’était pas conscient de ce qu’il faisait et donc tout ce que la fille disait à la police n’était pas pris en considération. On est rentré en contact avec l’avocat et on a vu des faits…Le même scénario s’est répété à Paris. Il était tellement drogué lorsqu’ils l’ont arrêté, que le juge a ordonné de le mettre tout de suite derrière les barreaux.