Imane: Qu’est ce qui nous vaut votre présence au FIFM?
Nadia: Nous sommes fidèles à ce festival depuis sa naissance. Pour des professionnels comme nous, c’est un véritable carrefour du 7e art qui nous apporte énormément. A travers la sélection de ce festival, nous découvrons toujours une particularité du monde. Il nous offre des films que nous n’avons pas la possibilité de voir en temps normal. Il faut avouer que nous avons un réel problème de salles au Maroc.
Imane: Quel est votre avis sur le cinéma marocain?
Nadia: Je pense que le cinéma marocain est en train de ce développer, il y aune distinction entre le bon et le mauvais. Nous produisons une moyenne de 20 films par an, de gros effort on été fait. Nous avons d’excellent réalisateur, nous avons des univers différents, c’est un cinéma réfléchis. C’est ce qui va faire la richesse du cinéma marocain. Dans la quantité, on n’a pas toujours la qualité. C’est un cinéma jeune qui est en train de se construire mais nous avons une très belle réflexion dans le cinéma marocain.
Imane: Comment voyez-vous la place de la femme dans le cinéma marocain?
Nadia: Je ne vois aucune différence avec le cinéma international. Nous avons des femmes brillantes dans la réalisation, des comédiennes très libre, et d’autres qui portent beaucoup de pudeurs. Je pense qu’il n’y a strictement aucune différence. Le problème n’est pas celui des femmes, mais celui de la création. Nous avons des femmes extraordinaires qui défendent la liberté d’expression et la liberté dans l’art, elles ont réussi et réussiront davantage.
Imane: Qu’est ce qui vous a donné envie de faire du cinéma ?
Nadia: J’étais quelqu’un de très timide, très pudique et à la fois très critique. J’ai toujours eu peur d’être critiquée, c’est pourquoi je n’ai pas osé aller sur la scène très tôt. J’ai commencé par le théâtre, c’est une école qui m’a donné confiance en moi. J’ai grandi avec beaucoup d’amis réalisateurs qui m’ont toujours proposé des rôles, que j’ai refusé de peur d’être critiquée (rires). Jusqu’à ce que j’obtienne le rôle qui m’a donné envie d’être devant la caméra.
Imane: Quel rôle vous a marqué?
Nadia: Il y en a eu plus d’un. J’ai eu un rôle dans L’amant du Rif. Une véritable descente en enfer d’une femme partagée entre ses enfants et sa condition devant la critique de la société, la misère et le manque de moyens. J’ai aimé jouer cette femme qui a réussi à garder sa dignité, malgré la chute et un rapport très difficile avec ses enfants. Un rôle bouleversant. Il y aussi ce rôle dans Terminus des Anges, un huit clos avec plus de 45 minutes sans un mot, cela m’a marqué.
Imane: Avec quel réalisateur aimez-vous ou aimeriez-vous travailler ?
Nadia: J’ai eu la chance de travailler avec des réalisateurs que j’aime beaucoup. J’aime leur réflexion intellectuelle, leur façon d’être et leur approche humaine. J’adore Hicham Lasri, Mohamed Mouftakir, Narjiss Nejjar, j’ai beaucoup travaillé avec ces trois là. Et j’aimerais bien travailler avec Fouzi Bensaïdi ou Noureddine Lakhmari. Ce sont des réalisateurs que j’aime beaucoup et j’aimerais travailler avec eux aussi.
Imane: Quel genre vous passionne?
Nadia: J’aime beaucoup le cinéma dramatique, je suis beaucoup pour l’émotion. Les rôles qui m’ont le plus touché sont des rôles d’émotions. Et je pense que les spectateurs aussi sont plus attirés par les rôles qui transportent une certaine émotion.
Imane: Quel film marocain vous a ému?
Nadia: Il y en a beaucoup qui m’ont ému. J’aime beaucoup Les Yeux Secs de Narjiss. Dans le comique, j’adore Road to Kaboul, c’est un film qui m’a réellement amusé. J’aime bien ce genre d’humour, c’est un humour auquel j’adhère. Il y a beaucoup de films émouvants dans le cinéma marocain.
Imane: Avez-vous des projets en cours ou à venir?
Nadia: Il y a beaucoup de propositions qui vont se confirmer dès janvier. En parallèle, je joue dans une pièce de théâtre mise en scène par Nabil Lahlou. On joue en arabe classique. On a tourné toute l’année, c’est une très belle expérience. C’est le projet de mon année. J’ai tourné quelques rôles dans le cinéma étranger. Les projets marocains seront pour 2017.