Ce titre est le fruit d’une collaboration qui a eu lieu il y a 9 ans, quelques mois avant la disparition de Rajae. Dans « Aoulayllah », l’artiste décrit la douleur de son vécu et se recueille en son dieu pour lui donner le courage de continuer son combat. Aujourd’hui, Elam Jay décide de se replonger dans l’univers de ce beau duo après avoir réécrit ses textes et réenregistré sa voix avec les nouvelles émotions que lui évoque l’écoute de la voix enregistrée de Rajae BELEMLIH. Entretien.
Sarah: Vous faîtes revivre une icône, qu’est ce que cela représente pour vous?
Elam Jay: J’y vois le bonheur que ça peut donner aux gens. Je pense au sentiment que j’ai quand quelqu’un que je ne connais pas m’interpelle et me remercie de pouvoir encore une fois écouter la voix de Rajae Belmlih. Dans cette chanson, elle raconte son histoire, son ressenti, son vécu… pour moi c’est donc énormément d’émotions.
Sarah: Vous avez collaboré ensemble quelques mois avant sa tragique disparition, qu’avez-vous à nous confier à ce sujet ?
Elam Jay: On s’est rencontrés pour la première fois en 2005 et en 2006 on s’est vus à plusieurs reprises pour travailler ensemble sur ce projet. Elle est tombée malade en 2007… Je ne la connais pas si bien que ça car je ne l’ai connu qu’au studio (d’enregistrement, ndlr), mais ce que j’ai vu d’elle c’est avant tout une grande ouverture et une jeunesse d’esprit. La preuve étant que moi j’étais connu pour avoir un style qui fusionnait le français, l’espagnol et l’anglais… le fait qu’elle vienne chez moi prouve qu’elle cherchait à faire quelque chose de nouveau. Elle était très courageuse et elle était en avance sur son temps.
Sarah: Cette chanson marque votre retour au Maroc, est-il définitif ?
Elam Jay: Non… je ne peux pas me permettre un retour définitif au Maroc pour la simple raison que j’ai un album qui est prêt et qui va sortir aux Etats-Unis. Je n’ai jamais vraiment quitté le Maroc, dans le sens où j’ai toujours mon pied-à-terre ici et j’enchaîne les allers-retours. Mais artistiquement, j’ai été obligé à me promouvoir ailleurs, là où mon art plaît le plus. Ceci dit, j’adore le Maroc, j’aime beaucoup le public marocain.