Peu enclin à s’approcher de ses camarades, un enfant introverti aura tendance à s’isoler pour se sentir plus en sécurité. Que faire pour le sortir de sa coquille ?
Globalement c’est un enfant qui choisit de s’amuser seul dans son coin plutôt que de galoper avec des amis de son âge ; Il est moins bavard et garde ses émotions pour lui. Le trait de caractère a tendance à se développer au fil des ans. Il va partir à la découverte de son environnement seul et développer des loisirs ne nécessitant pas d’interaction. « L’introversion est acquise en fonction des relations avec l’entourage et du milieu dans lequel évolue l’enfant » explique Mostafa Massid, psychologue clinicien et auteur. Le spécialiste rassure néanmoins, il n’y a rien de figé. Tout comme son corps, la personnalité du tout-petit évolue.
« il est donc possible de l’accompagner en le poussant progressivement vers de nouvelles expériences afin de développer sa sociabilité ». La première des choses à éviter c’est de l’enfermer dans un personnage qu’il tentera consciemment ou inconsciemment d’incarner. « Pire il aura tendance à se complaire dans cette attitude. Mieux vaut l’initier à des activités inédites l’air de rien et laisser la magie opérer » suggère le psychanalyste.
Ne pas entrer dans le jeu des comparaisons avec d’autres enfants, car cela risquerait non seulement de renforcer le trait de caractère mais aussi d’écorner sa self-estime. Rappelez-vous s’il se comporte de la sorte, c’est qu’il est mal à l’aise avec les gens, n’amplifiez donc pas ses doutes.
Gérer sans brusquer
« Avant de tenter quoi que ce soit, les parents doivent passer en revue leur propre interaction avec l’enfant. Ont-ils par exemple tendance à trop lui faire prendre conscience du regard d’autrui ? » interroge Ghita Mseffer, psychanalyste clinicienne.
Si un enfant a peur de devenir la risée du groupe il prendra ses distances pour se mettre à l’abri d’éventuelles moqueries. De même le spectre trop présent d’une punition ou la comparaison fréquente avec d’autres enfants risquent d’inhiber son processus de socialisation.
« Il faut respecter la personnalité de l’enfant et ne pas lui faire croire qu’il est moins brillant qu’un frère, une sœur ou un cousin» Ajoute la psychanalyste.
L’approche la plus productive consiste à mettre en avant ses qualités et lui faire savoir qu’il gagnerait à les montrer. Il a beaucoup d’humour ou d’imagination ? Complimentez-le en l’invitant à partager une blague ou une histoire avec ses camarades de classe « Ils vont adorer quand tu vas leur dire ! », « Montre leur comme tu joues bien à tel jeu, pour qu’ils apprennent eux-aussi », «Fais leur voir ce que tu sais faire ». Ses atouts et compétences valorisés, l’enfant se sentira empli d’une énergie communicative. Si malgré les efforts amorcés, rien ne change, une aide professionnelle peut être envisagée mais sans dramatiser les choses et conformément à son rythme.