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Libéralisation du dirham : Qu’est ce que cela va changer pour les Marocains ?

Banque Al Maghrib (BAM) l’a annoncé, le dirham sera bientôt libéralisé.

Comme l’avait déclaré à l’AFP Abdellatif Jouahri, le gouverneur de la BAM, « le processus de libéralisation du dirham marocain débutera progressivement à partir du deuxième semestre 2017 », affirmant qu’il n’y aura pas de dévaluation.

 

 

Mais qu’est-ce que cela implique et surtout qu’est-ce que cela va changer pour les consommateurs marocains ? Plurielle a demandé à Tarik Bouziane, expert comptable, commissaire aux comptes et Managing Partner de RSM de nous expliquer clairement ce qu’il en est.

 

 

Que signifie la libéralisation du dirham ? Pouvez-vous nous expliquer ce que cela implique ?

 

 

Actuellement, le régime de fluctuation du dirham par rapport aux devises étrangères dépend d’une parité fixe, avec un rattachement du dirham à un panier de monnaies reflétant la structure des échanges extérieurs du Maroc et composé d’euros et de dollars.

 

 

Un réaménagement de ce panier est donc prévu. Ce réaménagement marquera une première phase dans le processus de transition vers un régime de change libre.

 

 

A ce jour, Bank Al Maghrib intervient sur le marché pour réguler (dans des limites fixées), la fluctuation des devises sans restrictions, tant qu’il y en a.

 

 

Avec le nouveau système prévu, cette régulation de BAM sera plus limitée laissant ainsi libre cours à la fluctuation mais toujours avec des limites qui deviendrons plus élargies. A ce jour, nous ne connaissons pas encore la largeur de la bande de fluctuation mais selon les rumeurs, celle-ci sera de l’ordre de 5%.

 

 

 

 

Cela impliquera donc un risque de fluctuation plus important tant à la hausse qu’à la baisse du dirham par rapport aux devises étrangères.

 

 

 

Qu’est-ce que cela va changer pour les Marocains ?

 

 

Cela aura un impact certain sur le pouvoir d’achat notamment en ce qui concerne les produits d’importation qui sont payés en devises étrangères, principalement en euros et dollars. En d’autres termes, si le dirham fluctue à la baisse par rapport à l’euro, les produits d’importation seront impactés et leur prix risque d’augmenter d’autant.

 

 

A l’inverse, les exportateurs marocains seront en principe plus compétitifs si le dirham enregistre une telle baisse.

 

 

Toujours est-il que cela entrainera plus de liberté d’action des différents opérateurs selon le principe de l’offre et de la demande et à terme, un cours plus en phase avec la réalité économique du pays.

 

 

 

Pourra-t-on retirer à l’étranger ou envoyer de l’argent plus facilement?

 

 

 

A ce jour, nous ne connaissons pas encore les mesures d’assouplissement qui seront prises consécutivement à cette étape de libéralisation. Mais logiquement, cela devra être suivi par plus de souplesse quant à la disposition de devises étrangères et donc plus de liberté dans les plafonds de retrait et de paiements à l’étranger avec des cartes bancaires marocaines.

 

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