Turquie: arrestation d’un célèbre prédicateur créationniste

La police turque a arrêté hier un célèbre prédicateur créationniste et star du petit écran, Adnan Oktar, et une dizaine de ses adeptes, pour des soupçons de fraudes, corruption et agressions sexuelles, ont rapporté les médias.

La police turque a arrêté hier un célèbre prédicateur créationniste et star du petit écran, Adnan Oktar, et une dizaine de ses adeptes, pour des soupçons de fraudes, corruption et agressions sexuelles, ont rapporté les médias.

 

Figure controversée en Turquie, M. Oktar, plus célèbre sous le pseudonyme Harun Yahya, s’est fait connaître auprès du grand public grâce à son émission sur la chaîne en ligne A9 dans laquelle il présentait des programmes entouré de femmes. Ces dernières, lourdement maquillées et légèrement vêtues, sont surnommées « chatons » par le présentateur.

 

M. Oktar a été placé en détention à Istanbul, dans le cadre d’une enquête menée par l’unité des crimes financiers de la police, après l’émission de 235 mandats d’arrestation, rapporte l’agence étatique Anadolu. Ses biens et ceux des autres personnes concernées par les mandats d’arrêts ont été saisis.
Parmi les mandats, 106 sont à l’encontre de femmes et ont été émis dans les provinces d’Istanbul, d’Ankara mais aussi de Mugla et d’Antalya (sud) et pourraient concerner ces « chatons ».

Alors que les opérations étaient toujours en cours, le procureur d’Istanbul a indiqué dans un communiqué cité par le quotidien Hürriyet que M. Oktar avait été arrêté après avoir tenté de fuir. Avec l’appui d’hélicoptères, la police a déjà arrêté 79 autres personnes dans cinq provinces turques, selon le journal.

 

A l’étranger, M. Oktar, 62 ans, s’est rendu célèbre après la publication d’un « Atlas de la création », livre de 770 pages dans lequel il rejette les théories évolutionnistes.
Dans les années 90, alors qu’il était à la tête d’une secte, de nombreux scandales sexuels l’impliquant ont fait la Une des journaux et lui ont offert une première forme de notoriété.
Il a été poursuivi en justice pour « association de malfaiteurs » mais a été blanchi au bout de plus de dix ans de procédures.

 

En février, une guerre des mots l’avait opposé au chef des affaires religieuses en Turquie, Ali Erbas après que ce dernier eut affirmé que le télévangéliste avait « probablement perdu son équilibre mental ».Le même mois, l’autorité audiovisuelle turque, RTUK, a ordonné à cinq reprises l’arrêt de la diffusion d’un des programmes de M. Oktar, qui « violait l’égalité hommes-femmes et rabaissait les femmes », et lui a infligé une amende.