Au moins trois personnes ont été tuées et plusieurs blessées dans deux attentats commis mercredi à Téhéran en des lieux hautement symboliques, le Parlement et le mausolée de l’ayatollah Kohmeiny, père fondateur de la République islamique d’Iran.
De tels attentats sont exceptionnels à Téhéran, les derniers ayant eu lieu dans les années ayant suivi la révolution islamique de 1979, commis pour la plupart par l’organisation armée des Moudjahidines du peuple.
Ceux commis mercredi n’ont pas été revendiqués dans un premier temps. L’Iran est engagé en Irak et en Syrie pour combattre le groupe jihadiste Etat islamique (EI) qui a déjà revendiqué des actions en Iran près des frontières avec l’Irak et de l’Afghanistan.
Les attentats de Téhéran on eu lieu en milieu de matinée.
Quatre personnes ont mené l’attaque contre le Parlement où l’une d’elles s’est faite exploser.
Un agent de sécurité a été tué et au moins huit personnes ont été blessées.
Selon certains médias iraniens, les forces de l’ordre ont donné l’assaut contre les « terroristes » retranchés dans les étages supérieurs d’un bâtiment du Parlement où les députés ont néanmoins continué leur session. Une session menée par le président du Parlement Ali Larijani.
L’un des assaillants est à un moment sorti dans l’avenue qui passe près de la chambre des députés et a tiré sur les passants. Les forces de sécurité ont tiré sur lui, le forçant à retourner à l’intérieur de l’enceinte du Parlement.
Au mausolée de l’imam Khomeiny où des coups de feu ont été tirés, une femme s’est également faite exploser à l’extérieur du bâtiment situé à une vingtaine de km, au sud de Téhéran, selon les agences de presse.
Des photos de l’explosion ont été publiées par les agences de presse, notamment sur leurs réseaux sociaux.
« Trois ou quatre » assaillants ont attaqué le mausolée où il y a eu au moins un mort, un jardinier, selon un responsable du mausolée.
Autour des deux lieux des attaques, d’imposantes forces de sécurité étaient présentes et des stations de métro ont été fermées.
Une réunion d’urgence du conseil national de sécurité a été convoquée par le ministre de l’Intérieur Abdolreza Rahmani Fazli, selon l’agence de presse Isna.
Selon le ministère des Renseignements, un autre groupe de « terroristes » a été neutralisé à Téhéran avant de pouvoir passer à l’action.
Si certaines régions proches des frontières avec l’Irak, l’Afghanistan et le Pakistan ont été ciblées par des groupes jihadistes, dont l’EI, les grands centre urbains avaient jusqu’alors été épargnés.
L’EI avait publié en mars une vidéo en persan affirmant que le groupe allait « conquérir l’Iran et le rendre à la nation musulmane sunnite » et provoquer un bain de sang chez les chiites.