Les musulmans auront leur cimetière à Québec après des mois de tergiversations et la multiplication d’actes islamophobes, a annoncé vendredi la municipalité.
Promis après la fusillade à la mosquée de Québec fin janvier, où six fidèles ont été tués pendant la prière par un étudiant partisan de la suprématie de la race blanche, le cimetière musulman doit être installé sur un terrain mitoyen de l’actuel cimetière de la ville.
La ville de Québec « a accepté (…) une offre d’achat déposée par le Centre culturel islamique de Québec pour un terrain municipal qui lui permettra de construire un cimetière », selon le communiqué de la municipalité.
« Québec est une terre d’accueil pour toutes les cultures, les langues et les religions » et « chaque personne a sa place dans la ville », a déclaré Régis Labeaume, maire de Québec.
Si l’ouverture d’un cimetière musulman est en négociations depuis près d’une décennie, le débat est devenu plus acrimonieux après l’attaque à la mosquée. La communauté musulmane avait déploré que les dépouilles des victimes ne doivent être acheminées jusqu’à Montréal, à 250 kilomètres, dans certains cas.
Le mois dernier, un projet d’implantation d’un cimetière musulman dans une bourgade à 35 km de Québec avait été rejeté par referendum par les voisins directs. Selon la presse locale, des groupes d’extrême droite avaient orchestré le « non ».
Quelques jours après cette consultation locale, le Centre culturel islamique de Québec avait reçu un colis contenant un coran profané et un message haineux.
Des messages contre l’immigration ou contre le voile intégral apparaissent régulièrement dans les villes québécoises ou sur les sites des groupes nationalistes.
Le porte-parole de la Fédération des Québécois de souche a d’ailleurs revendiqué en juillet sur les ondes de Radio-Canada, un affichage contre « l’immigration massive » ou « une immigration qui n’est pas souhaitée par les Québécois ».