Le président iranien Hassan Rohani a présenté mardi dix-sept des dix-huit membres de son prochain gouvernement au Parlement, sans grand changement et surtout sans aucune femme, ont rapporté les médias.
Réélu en mai, Rohani est critiqué depuis plusieurs jours, des responsables affirmant qu’il aurait finalement renoncé à nommer des femmes ministres et accordé très peu de place aux réformateurs qui l’ont soutenu dans la campagne. Le cabinet sortant comprenait trois vice-présidentes.
La liste présentée au Parlement ne comprend pas le nom de la personne proposée pour le ministère de l’Education supérieure.
Le Parlement commencera à voter la confiance dans une semaine. Selon la loi, chaque ministre doit obtenir individuellement la confiance du Parlement.
Des députés réformateurs, notamment Elias Hazrati, également patron de l’influent quotidien réformateur Etemad, ont récemment affirmé que plusieurs membres du nouveau gouvernement pourraient ne pas obtenir la confiance.
Le Parlement est dirigé par le conservateur modéré Ali Larijani, qui soutient le gouvernement du président Rohani, mais aucun des groupes n’a la majorité.
Le nouveau gouvernement compte peu de changement. Le ministre des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, et le ministre du Pétrole, Bijan Namadar Zanganeh, conservent leurs postes.
En revanche, à la tête du ministère de la Défense, le général Hossein Dehghan cède sa place à son adjoint le général Amir Hatami, issu de l’armée et non des Gardiens de la révolution.
De même, le ministre de l’Economie, Ali Tayyebnia, n’a pas été reconduit. Massoud Karbassian, actuellement vice-ministre, a été nommé à ce poste.
L’absence de femmes à des postes ministériels est une manière de faire « du surplace » avec la présence de vice-présidentes, a déclaré la vice-présidente sortante Shahindokht Mollaverdi citée par le quotidien Etemad. Il y a encore quelques semaines, elle avait affirmé espérer « deux ou trois ministres femmes ».
Rohani envisage en effet de nommer plusieurs vice-présidentes, postes qui ne requiert pas un vote de confiance du Parlement. Le gouvernement sortant comprend trois vice-présidentes.
Le président ultraconservateur populiste Mahmoud Ahmadinejad (2005-2013) a été le seul président à nommer une femme dans le gouvernement lors de son second mandat. Marzieh Dastjerdi avait occupé le poste de ministre de la Santé entre 2009 et 2013.