Ce dernier cas de crime commis au nom de l’honneur a eu lieu à une cinquantaine de km de la ville de Multan dans le centre du pays, dans un village du nom de Chak 56.
« Une femme et son amant supposé ont été pendus par le père, le frère et le mari de la femme, après que cette dernière a été surprise en plein rendez-vous amoureux dans l’arrière-cour de sa maison », a précisé à l’AFP le chef du commissariat local, Sardar Afzal Dogar.
Les trois meurtriers présumés ont été arrêtés et ils ont reconnu leur crime, a-t-il ajouté, précisant que l’époux de la victime avait alerté les autres sur cette liaison.
Le policier chargé de l’enquête a indiqué que le couple supposé adultère avait été « battu avant d’être pendu à un arbre ».
Des centaines de femmes périssent chaque année au Pakistan aux mains de leurs proches, sous prétexte qu’elles auraient porté atteinte à l' »honneur » familial.
Le gouvernement pakistanais a annoncé en juillet que des propositions de lois visant à s’attaquer à ces « crimes d’honneur », et à durcir les condamnations pour viols seraient présentées sous peu au Parlement.
Cette annonce avait fait suite à une série de meurtres très médiatisés, dont celui d’une starlette des médias sociaux, Qandeel Balouch, étranglée par son frère.
Les auteurs de ces crimes, dans lesquels la victime, souvent une femme, est tuée par des membres de sa famille, sont rarement inquiétés car ils peuvent échapper au procès en obtenant le pardon d’un autre proche.
Le texte du projet de loi censé mettre fin à cette possibilité de pardon n’a pas été publié, et aucune date n’a été fixée pour sa présentation.
Selon des observateurs, le gouvernement craint la réaction des partis de la droite religieuse, selon lesquels la possibilité de pardonner à un meurtrier en échange d’une compensation financière est une disposition du droit islamique.