La mairie de Nice a annoncé vendredi qu’elle avait à son tour interdit le burkini sur ses plages, une mesure qui essaime en France malgré de vives oppositions.
À la suite de Cannes, qui a interdit le burkini le 28 juillet, de nombreuses autres communes du sud-est mais aussi du nord de la France ont pris des arrêtés interdisant la baignade en burkini, un costume de bain enveloppant à l’usage des femmes musulmanes.
« La dissimulation intégrale du visage ou le port d’une tenue intégrale pour aller à la plage ne correspond pas à notre idéal de la relation sociale », avait écrit Christian Estrosi dans son courrier.
Tout en refusant de recourir à la loi, le Premier ministre Manuel Valls a jugé mercredi que la récente apparition des burkinis était « la traduction d’un projet politique, de contre-société, fondé notamment sur l’asservissement de la femme ».
A l’inverse, la Ligue des droits de l’Homme (LDH) et le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF) jugent l’interdiction du burkini discriminatoire et ont intenté des recours contre cette mesure.
Vendredi, ils ont plaidé leur cause devant le tribunal administratif de Nice, qui doit rendre sa décision lundi. Cette interdiction constitue « une atteinte grave et manifestement illégale à plusieurs libertés fondamentales, liberté d’opinion, de religion, de se vêtir et d’aller et venir », a plaidé l’avocat de la LDH, Me Patrice Spinosi.
La France, qui compte la première communauté musulmane d’Europe, a interdit en 2010 le port du voile intégral dans l’espace public, mais rien n’y proscrit le port de signes ou de vêtements religieux.
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