Croix gammée et slogan nazi tagués sur une devanture de Philadelphie, chants xénophobes entonnés dans un lycée de New York, lettres de menaces distribuées dans le Massachusetts, injures envahissant les campus universitaires: depuis mardi 8 novembre, les témoignages sur de tels faits se multiplient dans tout le pays grâce aux réseaux sociaux.
La minorité hispanique, cible d’attaques par Donald Trump durant toute sa campagne, semble particulièrement exposée.
Interrogé sur les dérapages et attaques xénophobes constatés depuis sa victoire électorale, Donald Trump a assuré qu’il s’agissait d’un « très petit nombre » de faits. « Il faut que cela s’arrête », a-t-il ajouté.
Dans sa première conférence de presse depuis l’élection, le président américain sortant Barack Obama a relaté lundi avoir conseillé à son successeur d’envoyer des « signaux d’unité » à l’Amérique. « Je lui ai dit (…) de tendre la main aux minorités, aux femmes et aux autres qui sont inquiets », a assuré M. Obama
Xénophobie en série
A New York, des croix gammées ont été peintes dans le quartier de Brooklyn, conduisant la police à ouvrir une enquête.
« Nous ne tolèrerons pas les actes de violence dans notre ville si belle par sa diversité », a prévenu la mairie de New York.
Dans d’autres occasions, les actes de haine ne se cantonnent pas au niveau verbal.
Une étudiante musulmane de l’université de San José a relaté qu’un homme blanc avait tenté de lui arracher son voile, manquant de la faire suffoquer.
Une autre étudiante de l’université d’Ann Arbor, dans le Michigan, a relaté avoir été abordée par un homme qui l’a menacée de l’enflammer avec son briquet si elle ne retirait pas son foulard musulman.
Dans la ville de Missoula, dans l’Etat du Montana, des tracts de l’American Nazi Party ont été distribués dans des zones résidentielles, accusant les juifs de contrôler les médias. La synagogue locale a demandé à la police un renfort de sécurité.
C’est dans ce climat inquiétant que Donald Trump a nommé comme haut conseiller à la Maison Blanche le sulfureux Steve Bannon, un ultra-conservateur connu pour ses liens avec les suprématistes blancs.
Ce choix « ne fait qu’enhardir davantage les franges extrémistes en cette période très tendue », a conclu Oren Segal, directeur de l’organisation Anti-Defamation League (ADL).