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Déchets italiens: attaquée de toutes parts, El Haité se justifie (mal)

L’affaire des déchets toxiques importés d’Italie fait toujours jaser, au grand malheur de la ministre de l’Environnement Hakima El Haité qui ne sait plus sur quel pied danser. En l’espace de trois jours seulement, son département a changé de discours, suscitant davantage d’interrogations autour de cette affaire dont le clap de fin n’a pas encore été effectué. Citée par le quotidien Al Ahdath Al Maghribiya dans sa livraison de ce mardi 5 juillet, El Haité a assuré que la décision d’importer ces déchets italiens n’a pas encore été prise. La ministre explique que deux autres analyses capitales devraient être effectuées sur ces 2.500 tonnes de déchets de type RDF qui permettent de produire du combustible à haute valeur calorifique avant de les importer. 

Le communiqué du ministère de l’Environnement publié le 1er juillet ne disait pa sla même chose. En matière de contrôle, le communiqué rassure les citoyens et affirme que l’opération d’importation »a eu lieu »sous le contrôle et le suivi des autorités compétentes (..) de l’Italie et du Maroc afin de limiter les effets sur l’environnement et sur la santé des populations. « Des analyses ont ainsi été effectuées avant et après l’entrée de ces déchets au royaume afin de s’assurer de [leur] non-dangerosité ». Ces derniers sont « co-incinérés en présence de la police de l’environnement et du laboratoire national de l’environnement », expliquait le département d’El Haité.
 
Après avoir assuré auparavant que ces déchets « ne sont pas dangereux », la ministre se rétracte aujourd’hui et confie que d’autres analyses seront effectuées avant d’importer ces déchets probablement toxiques. Ce n’est pas pour rien, d’ailleurs, que les militants de l’environnement en Italie ont refusé de façon catégorique de garder les 2.500 tonnes sur leur sol. 

La ministre assure, sans convaincre, que son département ne mettra pas en péril l’environnement du Maroc. Elle rappelle à cette occasion que ces déchets ne sont pas les premiers à être importés de l’étranger, en particulier par les cimentiers qui les utilisent comme combustibles dérivés au niveau de leurs fours « équipés de filtres et d’appareils de mesures des émissions atmosphériques ». De leur côté, ces derniers tentent tant bien que mal de rassurer la population, assurant également que ce n’est pas la première opération du genre.

Mohamed Chaibi, président de l’association professionnelle des cimentiers qui s’est confié au quotidien L’Economiste dans son édition de ce mardi 5 juillet. Pour lui, ces importations italiennes n’ont absolument rien d’inquiétant. « Il s’agit de produits dérivés et des sous-produits issus de déchets industriels et ménagers. Généralement, ce sont des morceaux de plastique, bois, papier, carton… qui proviennent de stations européennes de traitement de déchets », assure-t-il, ajoutant qu’il n’y a aucune toxicité à craindre et que ce sont des déchets non dangereux utilisés en tant que combustibles de substitution à l’énergie fossile classique.

Derrière ces opérations, il y aurait aussi, selon Chaibi, une logique économique dans le sens où ce type de déchets permet de réduire de moitié le coût des combustibles importés. Et de conclure: « l’enjeu est que le Maroc puisse développer, à l’instar des pays européens, des filières de récupération, d’autres de valorisation ainsi que la limitation de l’enfouissement dans les décharges ».

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