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Fadila El Gadi: d’une capitale à l’autre

Fadila, une visionnaire de la mode

Fadila El Gadi a su porter sur la mode et les grands créateurs de mode, un regard aussi lucide que précis. Elle a su regarder attentivement les créations de ceux qui l’ont précédée et parfois même encouragée pour retenir d’eux la pureté et l’élégance qui caractérisent son vocabulaire plastique.

Ses inspirations

Son travail s’est enrichi de l’apport subtil de tout ce qui l’entoure. Les œuvres d’art de ses amis artistes dont elle perçoit ce qu’elles disent du monde, ou encore celles qu’elle aime tant découvrir dans le silence des musées et dont elle capte ce que son imaginaire lui dicte. Si souvent plane le fantôme de Yves Saint-Laurent dans les commentaires qui peuvent être écrits à propos des créations de Fadila El Gadi, ce n’est pas seulement à cause de leur rencontre aussi intense fut-elle, mais bien d’avantage à cause de cette idée partagée de la recherche obsessionnelle de la simplification, qui les a conduit l’un et l’autre, et dans des registres et des trajectoires bien différents, à élaborer des esthétiques qui leur sont propres.

Son univers

Dans son temps et dans son époque où se télescopent sans cesse informations, images, publicité, récits, messages, Fadila El Gadi a choisi son chemin, celui d’être face à elle-même, dessinant, découpant, apprêtant la matière, pour que dans la lumière de son univers, ces créations finissent par lui ressembler.

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Son fabuleux destin

C’est dans la médina de Salé, que le talent de Fadila El Gadi s’est éclos, et c’est à Rabat qu’elle s’est lancée dans la mode, contre vents et marées. Foin d’un parcours classique de stylisme pour la plus internationale des créatrices marocaines, c’est à Naples que son talent éclate aux yeux de l’intelligentsia italienne. De là, elle séduit Rome et, par une curieuse trajectoire, voit ses créations devenir très recherchées, autant dans l’antique cité impériale de Marrakech qu’à Paris. C’est dans la capitale marocaine que convergent aujourd’hui les inspirations de Fadila, l’ultime destination de la Route de la soie, en passant par Tokyo, de la Route du cachemire qui traverse New-Delhi, du cuir de Smara, du fil d’or d’Istanbul et du coton du Caire. A New-York, Londres, Moscou et Washington, les femmes du monde s’habillent des modèles intemporels de Fadila, alliant le savoir-faire artisanal millénaire de broderie marocain et les matières les plus fines du monde entier, rassemblés par l’intuition et le tour de main de la créatrice. Le vêtement n’est certes pas l’ultime frontière de Fadila, son talent et sa créativité s’exercent aussi sur le travail du cuir, la bijouterie, le parfum et même la conception de ses boutiques.

Sa famille

Son père, un Sahraoui, sa mère, une Slaouie, dix frères et sœurs, issus d’une classe moyenne laborieuse. Fadila aurait pu suivre la voie de la réussite sociale par la production de masse, mais elle a choisi ce délicat parcours, entre art et artisanat, création et travail fait-main, difficile et précaire, consacrant sa vie à la mise en œuvre concrète de son inspiration née dans ses lectures, les musées, les galeries, les marchés, les ateliers d’artisans et de la fusion de ses passions, tout en gardant une personnalité humble et accessible, celle d’une femme indépendante qui ne doit sa réussite qu’à elle-même.

Son expo

D’une capitale à l’autre – Du 10 mai au 1er juillet 2016 à Galerie de l’Institut français de Rabat

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