Terrain d’expression artistique intarissable, le caftan pièce emblématique du vestiaire féminin marocain, est riche d’une histoire millénaire. On vous dévoile 10 termes techniques que seuls nos maîtres artisans maîtrisent à la perfection.
AÂKADS OU AKADS
Ce sont des petits boutons en fil de soie et d’or tressés, alignés sur le devant et toute la longueur du caftan, servant à le fermer ou à créer une fente. Retenus par des œillets, souvent trop serrés, ils sont un véritable cauchemar pour quiconque tente de les ouvrir ou de les refermer, d’où l’aspect difficilement modifiable des caftans. À la fin des années 70, Zhor Sebti (Fadila Couture), précurseur en la matière, généralise le système de fermeture-éclair dissimulé sous les akads, en particulier pour les jellabas. Cependant, peu de couturiers suivront la tendance. Aujourd’hui, les akads en version maxi sont utilisés comme éléments décoratifs sur les bordures de manches ou sur les longueurs. Dans ses dernières collections, Zineb Joundy a quant à elle modernisé leur aspect, les rendant plus plats et plus lisses afin de leur redonner leur véritable utilité, à savoir ouvrir et fermer un vêtement.
BERCHMANE
Travail de passementerie réalisé à la main par deux personnes. L’une tresse les fils tandis que l’autre les fixe, généralement sur les jellabas. Il s’agit d’un travail emprunté au vestiaire masculin traditionnel.
CHEBKA OU CHBIKA
Travail de dentelle à l’aiguille formant un fil que l’on place aux extrémités des vêtements. Il s’agit d’un dérivé du dars, la fine dentelle réalisée en fil de soie sur les kmiss des hommes. La chbika est devenue l’emblème de la grande dame de la Couture marocaine Tamy Tazi. Motifs floraux larges, multicolores et complexes, la chbika de Tamy Tazi est aujourd’hui un must. Extrêmement difficile à réaliser, il faut près de 6 mois de travail aux brodeuses pour confectionner un caftan fini de cette fameuse dentelle en skalli et fil de soie.
DARS
Dentelle turque travaillée à l’aiguille dont les motifs triangulaires rappellent des dents (darsa). On la retrouve aux extrémités des vêtements féminins, en particulier sur les kmiss de jellabas.
JOHARA
Tissu en soie originaire de Lyon, travaillé en bandes successives pleines et à motifs floraux, utilisé pour les kmiss à porter sous les caftans et finis de dars. Ils sont encore utilisés aujourd’hui pour les kmiss de jellaba et sous la labssa fassia de la mariée.
MAJDOUL
Fin et long cordon en fil de soie ou d’or tressés que l’on enroule à plusieurs reprises autour de la taille. Pratique et léger, le majdoul se porte plus ou moins haut, parfois même en takhmal comme accessoire de mode.
SFIFA
Passementerie en fil de soie ou en skalli tressée par les maâlems sur la mramma ou réalisée en machine. La sfifa, extra large est traditionnellement emblématique de Labssa Makhzaniya (Cour royale).
RANDA
Travail de dentelle fine à l’aiguille. À l’origine, la Randa était appliquée sur les cols et manches des Kmiss pour hommes.
TAKRIR
Motif de crocheté en fil de soie avec pompons, initialement réalisé pour les salons marocains traditionnels et rarement repris par les couturiers.
AÂQIQ ET MOUZOUNA
Respectivement perles et petites paillettes, utilisées pour réaliser tout ou partie d’un motif sur le caftan. Le perlage fait de strass, cristaux, sequins et parfois même de perles de culture, est un travail minutieux et de longue haleine réalisé à la main par les brodeuses. Lamia Lakhsassi en a fait sa marque de fabrique, en concevant des tenues entièrement brodées main, principalement à motifs floraux.
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