Le festival du film de Marrakech a rendu dimanche soir un hommage vibrant au cinéaste français Bertrand Tavernier, cinéphile érudit, passionné et infatigable.
« On a tous besoin d’un hommage, d’un geste chaleureux de soutien, quand on passe son temps à essayer de convaincre les gens de nous faire confiance », a-t-il plaisanté en citant le réalisateur américain Billy Wilder, dans son bref discours.
« Je ne sais pas si je mérite cet hommage mais je ne sais pas non plus si je mérite mon arthrose », a ajouté ce fin spécialiste du cinéma américain, en paraphrasant cette fois une réplique de Robert De Niro dans le dernier film de Martin Scorsese, « The Irishman ».
C’est Harvey Keitel qui lui a remis l’Etoile d’Or du festival, après une ovation du public. L’acteur américain avait tourné avec lui « La mort en direct » (1980), avec Romy Schneider : « un moment inoubliable dans les pays somptueux de l’Ecosse », selon Bertrand Tavernier.
Le cinéaste français a tenu à partager son trophée avec « tous les réalisateurs, les acteurs et les spectateurs », avec une mention spéciale pour les frères Lumière, « les inventeurs du cinématographe, caméra révolutionnaire qui permettait de capter les mouvements ».
« Dans notre monde rongé par les préjugés, les films sont là pour nous réchauffer, nous aider », a-t-il ajouté avant de saluer la diversité de la programmation du festival de Marrakech.
Après une trentaine de long-métrages, celui qui a fait ses débuts comme critique avant de passer derrière la caméra s’est récemment tourné vers le documentaire avec « Voyage à travers le cinéma français » (2016).
Grand défenseur des compositeurs de musique de film, Bertrand Tavernier a remporté un Oscar et un César avec « Autour du Minuit » (Round Midnight, 1986), distingué pour la bande originale d’Herbie Hancock.
Mardi, le réalisateur et scénariste âgé de 78 ans pourra évoquer sa longue expérience du cinéma lors d’une rencontre avec le public. D’autres grands noms, comme l’acteur et producteur américain Robert Redford, l’actrice française Marion Cotillard, le réalisateur palestinien Elia Suleiman ou encore Harvey Keitel, participent à ces ateliers baptisés « Conversation with ».
Le jury du festival, présidé par l’actrice écossaise Tilda Swinton doit départager 14 longs métrages en compétition pour le grand prix de l’Etoile d’or qui sera décerné le 7 décembre, lors du gala de clôture. Chaque année, le festival s’attache à récompenser de jeunes réalisateurs, en les sélectionnant pour leur première ou deuxième oeuvre.
L’année dernière, l’autrichienne Sudabeh Mortezai avait été couronnée pour « Joy », un film retraçant l’histoire d’une jeune nigériane victime de trafic sexuel à Vienne.
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