Maroc

Souviens-toi le 6 novembre 1975

« Nous pouvons vaincre une armée, mais nous ne pouvons vaincre un peuple », se plaisait à dire Feu Hassan II. La Marche Verte viendra attribuer tout sens à ce mantra. Une manifestation sans précédent, ayant réuni 350.000 Marocains envahis d’un enthousiasme inégalé et animés par un patriotisme royal, aux couleurs de la foi. À l’occasion du 43e anniversaire de la Marche Verte, retour en images sur des instants de grande émotion désormais éternels. 

 

 

Elle fut préparée dans la discrétion la plus totale par Feu Hassan II. Avec La Marche Verte, le Souverain aspirait à ressouder le peuple marocain dans un immense élan de nationalisme. Les forces armées royales sont mobilisées plus que jamais au Sahara. La police, l’administration civile contribuent sans compter.

7813 camions et autocars, 230 ambulances, 470 médecins, 63.000 tonnes d’eau, 17.000 tonnes de victuailles, 2590 tonnes de fuel, 10.000 tentes, 350.000 couvertures, et autant de corans. Le roi avait demandé 350.000 volontaires, presque le double a envahit les centres d’inscription avec comme seule volonté manifester le désir, voire le besoin pour certains, de prendre part à la Marche Verte. Des hommes, des femmes, des enfants, et des vieillards, venus des quatre coins de Royaume, ont ainsi traversé, sans manquer de rien,  des kilomètres de chaleur, de poussière, de soleil,et de fatigue. Le tout au rythme du chant patriotique signé par les Jil Jilala.

Et finalement c’est l’arrivée des convois à Tarfaya, là où avait atterri autrefois l’avion d’un certain Antoine Saint Exupéry. Les Marocains étaient prêts à à franchir les frontières les séparants de leurs frères sahraouis. En attendant le feu vert du souverain on commence à installer des tentes de fortune, on se trouve une occupation, on cuit du pain, on danse, et on s’adapte. Difficile d’imaginer une épopée s’arrêter si prêt du but. La Marche avait atteint le point de non retour.

« Le lendemain de La Marche verte, je regardais mon pays d’un tout autre regard.J’avais l’impression d’y renaitre. Car j’avais décidé de le quitter… Naturellement j’ai envisagé l’échec de la Marche Verte. Je n’aurai plus eu le courage moral de regarder en face mes compatriotes. Je sais ce qu’est de quitter son pays. J’en ai été privé pendant deux ans et demi. Vous connaissez l’attachement païen que j’ai pour ma terre, pour mon ciel, pour l’eau et les plantes de mon pays. En cas d’échec de la Marche Verte, j’avais pris la décision de quitter mon pays« , extrait de Carnet du Maroc III, 1987.

 

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