Débordante d’énergie, de détermination et d’ambition, la Marocaine Bouchra Masrour est le modèle, par excellence, de la réussite d’une femme qui a percé dans le monde des affaires en Tunisie, notamment les produits cosmétiques à base de produits naturels tels l’Argan.
Débarquant dans le pays du jasmin il y’ a trente ans pour des études en médecine, Masrour a, une fois le diplôme en réanimation et anesthésie dans la poche, se lance dans l’univers de bien-être et du cosmétique au point qu’elle soit surnommée « ambassadrice de l’Huile d’argan » dans ce pays maghrébin.
Malgré des études en médecine, son immersion dans le monde des affaires renforce sa conviction sur son avenir professionnel : Elle souhaite se spécialiser dans le domaine de cosmétiques et créer une marque internationale à base d’une large gamme de produits à base d’ingrédients naturels.
Cette idée a mûri lors d’une visite à un salon professionnel de la ville de Sousse où elle a constaté de visu qu’une grande d’huile d’argan alimentaire est commercialisée à tort comme un produit cosmétique.
Depuis lors, elle s’est engagée à « défendre la réputation de cette huile marocaine aux milles vertus et d’offrir une sélection de produits respectant les normes sanitaires et biologiques internationales tout en prenant en considérant l’effort déployé par des centaines de femmes rurales dans beaucoup de régions montagneuses du sud-ouest marocain pour extraire cette huile précieuse.
Rapprochée par la MAP, Bouchra Masrour a indiqué que le choix de ce créneau traduit une passion et un amour, voire une obsession pour la naturalité ou pour cette aspiration à consommer des produits naturels et biologiques et à s’éloigner autant que possible des produits industrialisés et de leurs effets.
Selon elle, sa force réside dans les connaissances scientifiques accumulées après plusieurs formations couronnées par des diplômes spécialisés dans l’extraction des huiles végétales cosmétiques et naturelles.
Masrour dit avoir fait ses premiers pas dans ce domaine en important de l’huile d’argan du Maroc pour la fabrication de ses produits cosmétiques, ajoutant qu’après le succès de cette étape, son travail s’est étendu à d’autres ingrédients naturels, notamment les huiles extraites du figuier de barbarie produit localement en Tunisie et d’autres variétés importées, pour un domaine d’activité particulier qui réponde à ses aspirations et à sa passion.
Elle reconnait dans ce sens que le chemin de réussite n’était pas toujours jonché de roses mais bien au contraire, plusieurs difficultés ont été rencontrées particulières en ce qui concerne la qualité des produits et de la mise en bouteille des huiles pour l’acquisition des licences requises auprès des différents départements concernés afin que leur commercialisation et leur exportation soient possibles.
Actuellement, cette ambassadrice de l’huile d’argan marocain, qui a les yeux rivés sur de nouveaux marchés étrangers, travaille d’arrache-pied pour exporter ses produits à base de figuier de barbarie, notamment vers la Turquie, la Russie et la Bulgarie.
Elle se déclare « confiante » que les difficultés rencontrées par les femmes d’affaires marocaines à l’étranger pourraient être surmontées en unifiant les efforts au sein d’associations, qui leur permettront de débattre des problèmes, de nouer des relations de coopération et de partager de nouvelles idées.
Dans un langage alliant dialectes marocains et tunisien, Masrour affirme que Kairouan (150 km au sud de Tunis) où elle réside en compagnie de son époux tunisien et ses enfants, partage de nombreuses caractéristiques avec sa ville natale Fès. Elle souligne que ces deux cités liées par un accord de jumelage partagent plusieurs particularités comme s’il s’agissait d’une seule ville dont les fondements ont été construits dans deux pays différents, de sorte que tout sentiment de déracinement, d’éloignement ou de nostalgie de la patrie se dissipe.