Sa carrière, son album, sa vision de la femme marocaine… Oum se confie à nous et nous parle de sa vision en tant que femme de la société.
Imane: Comment décrirez-vous votre univers musical?
Oum: C’est une musique marocaine contemporaine qui s’inspire des différentes tribus du Maroc. Elle est ouverte sur le monde, je m’inspire de l’Amérique Latine, les rythmiques cubaines et marocaines se ressemblent beaucoup. De plus, j’aime raconter des histoires à travers mes musiques, ce sont des métaphores, un univers imaginaire où l’on trouve du réconfort. J’aime l’écriture sensorielle.
Imane: Après Zarabi, quel sera votre prochain projet artistique?
Oum: Zarabi est sortie il y a tout juste quatre mois, il est toujours d’actualité et je suis encore en tournée. D’ailleurs, je monte un spectacle Zarabi avec un quatuor à corde: 2 violons, 2 violoncelles et un alto, dans un univers classique. Une fois ma tournée terminée, je commencerai à travailler sur un album trilogique dont la sortie sera surement prévue dans deux ans.
Imane: Comment à travers votre métier, ou votre quotidien, revendiquez-vous votre statut de femme?
Oum: Le statut on essaye de l’obtenir, être une femme est une nature et non un statut. Je ne peux pas le revendiquer. Je suis fière d’être une femme, comme je suis fière de mon métier. Je suis fière d’être une femme du Maroc qui s’exporte à l’international de manière contemporaine. Nous ne sommes pas perçues comme nous le sommes dans la réalité, surtout dans le monde occidental. Il y a beaucoup d’amalgames. Je revendique ma liberté d’être et ma liberté d’expression. Je défends l’image de mon pays et la femme que je suis: ni battue, ni voilée. Nous sommes facilement pointées du doigt alors que nous sommes des femmes libres d’aujourd’hui.
Imane: Si vous aviez le pouvoir d’améliorer une seule chose dans la vie des femmes, que changeriez-vous ?
Oum: On ne peut pas changer les choses dans la vie des gens, seuls les gens ont le pouvoir de changer. Ce qui est important à mes yeux, c’est le savoir que nous apporte l’école. Je n’ai pas le pouvoir de donner une autonomie, mais c’est par l’école et la culture que nous gagnons notre liberté. Il faut laisser les filles s’instruire le plus longtemps possible, les laisser aller à l’école, c’est leur seul moyen de devenir autonome.