Une création artistique originale, intitulée ‘’Ode aux femmes mystiques’’, a donné le coup d’envoi de la 11-ème édition du festival de Fès de la culture soufie.
Ode aux femmes mystiques en ouverture du 11è festival de Fès de la culture soufie
Une création artistique originale, intitulée ‘’Ode aux femmes mystiques’’, a donné le coup d’envoi de la 11-ème édition du festival de Fès de la culture soufie.
Sorte d’hommage aux femmes soufies, représentée par Rabia Al Adaouia, la mystique et poétesse musulmane soufie, cette performance a réuni, samedi soir au somptueux site de Bab Al Makina, les artistes Carole Latifa Ameer, Leili Anvar, Françoise Atlan, Bahaa Ronda, Driss Berrada et l’Ensemble Rhoum El Bakkali de la Hadra Chefchaounia.
Tout au long de cette création artistique, qui a été imaginée par trois femmes d’orient et d’occident (Françoise Atlan, Carole Latifa Ameer et Leili Anvar), les artistes ont évoqué avec éloquence et verve poétique la vie de Rabia al Adaouia, femme irakienne du 8ème siècle et mère du soufisme.
Venus d’horizons divers, les artistes ont envoûté, le temps d’un voyage musical nocturne, l’assistance par des tableaux artistiques et des chants aussi authentiques que sublimes reflétant le raffinement et la délicatesse d’un patrimoine universel riche et varié.
Devant un public cosmopolite, les chanteurs et musiciens d’ici et d’ailleurs ont présenté un spectacle musical alliant chants soufis, gharnatis, arabo-andalous et Hadra Chefchaounia.
Les prestations du collectif qui a également gratifié le public de chants très appréciés par l’auditoire, tel ‘’El Horm Ya rasoul Allah’’, ont été rehaussées d’applaudissements incessants des visiteurs.
Placée sous le thème ‘’présence du soufisme’’, la 11-ème édition du festival de la culture soufie jettera la lumière sur la place de grands auteurs du Soufisme tels qu’Ibn Arabi, Rumi, Jami ou Al Jili dans le monde d’aujourd’hui, d’auteurs et penseurs contemporains -tel Mohammed Iqbal- imbibés de l’enseignement de ces grands maîtres et de leurs apports actuels, mais aussi sur la présence des femmes depuis Rabia jusqu’à nos jours au sein de cette culture de l’Islam.
Selon le président du festival, Faouzi Skalli, le festival braquera les feux de la rampe sur le patrimoine culturel vivant du soufisme qui est d’une « diversité et d’une richesse dont on peut difficilement rendre compte aujourd’hui’’. Ce patrimoine poétique, littéraire et artistique s’exprime dans des centaines de langues et a profondément marqué depuis des siècles différentes sociétés, leurs arts et modes de vie, relève-t-il. Cette année, le public pourra apprécier, entre autres, des concerts de l’ensemble Al Firdaus de Grenade, Ali Keeler et Marouane Hajji, ainsi que des prestations des Derviches et chants spirituels du Châm.
De nombreuses soirées de Samaâ des Tariqas Boutchichiya, Sqalliya, Sharqawiya, Rissouniya et Wazzaniya sont aussi au menu.
Une panoplie de rencontres et de tables rondes sont programmées, notamment « le soufisme : un paradigme de civilisation’’, « le soufisme au féminin’’, « El Andalous : un creuset de rencontres mystiques, l’influence d’Ibn Abbad’’, « la Tijaniya et l’Islam africain’’, ‘’les hauts lieux du soufisme’’, « soufisme et art contemporain’’, « les mausolées de Tombouctou’’ et ‘’le Soufisme aujourd’hui : vers la création d’un patrimoine culturel vivant’’. Le Festival de Fès de la Culture Soufie a lieu chaque année depuis 2007.