C’est attristées que nous apprenons la mort de la photographe Leïla Alaoui, qui a succombée à ses blessures dans l’attentat de Ouagadougou.
Ceux qui ont connu ses œuvres, ne peuvent que se remémorer la photographe de talent qu’elle fut.
Ses photographies s’exposaient à New-York, Dubaï ou encore à l’Institut du monde arabe à Paris. Elle se trouvait au Burkina Faso dans le cadre d’une mission pour Amnesty International, au moment du drame.
Elle portait un intérêt particulier à l’identité culturelle et à la migration, prenant tous les risques pour capturer l’émotion des réfugiés syriens et les immigrants au Maroc.
Elle a su nous émouvoir avec sa série intitulée « Les Marocains », où elle montre sans artifices et avec beaucoup de pureté le vrai visage du Maroc. Une série que lui a inspirée le photographe Robert Franck à qui l’on doit « The Americans ».
Elle avait parcouru le Maroc de long en large à la recherche d’hommes et de femmes, de tous âges et de toutes ethnies et tribus mais aussi à la recherche d’authenticité.
Non sans mal, elle a réussi à retirer de son travail, une série d’image qui nous a bouleversées et séduites. «Ma motivation personnelle était de revisiter les pratiques du studio photo afin de montrer le Maroc sous un regard que je qualifie de plus naturel (…) à savoir celui d’une marocaine»
On se souviendra de la personne discrète mais très talentueuse qui se présenta dans nos locaux pour réaliser une série de photo mettant en valeur les femmes aux cheveux blancs. Derrière son objectif, la beauté de ses femmes, leur pureté, leur malice nous sautaient aux yeux, nous donnant envie de ressembler à ces femmes de lumière…. Un grand homme a dit «un artiste meurt, ses œuvres continuent de vivre», sommes-nous égoïstes d’avoir voulu conserver les deux?