« Chaque semaine, et ce depuis dix ans, Ahmed Ghayet écrit une chronique, un texte. Il y partage une parole, avec un public qui s’est habitué à son style simple, fluide, sans prétention, mais toujours précis. Un public de lecteurs qui connaissent et apprécient ses prises de positions.
Je connais Ahmed depuis près de vingt… Et je suis heureux que ses Mots pour Maux soient publiés au Royaume des Idées, cette petite collection, ces petits livres rouges dont je rappelle qu’ils n’existent que pour donner la parole à des citoyens qui pensent, agissent, par la parole et par le verbe.
Le verbe de Ahmed Ghayet, s’il a une particularité, c’est bien celle de lui ressembler. Depuis dix ans, donc, il observe, regarde, écoute notre société. Et s’il en dénonce les travers, il a ceci de particulier, aussi, ce verbe, elle a aussi, cette parole, la caractéristique d’être toujours emprunte du désir, rare, de proposer des idées, comme de promouvoir des êtres…
Ahmed appartient à la famille des « Hommes et des Femmes de terrain », ces gens qui, s’ils parlent des choses, savent de quoi ils parlent… Et si Ahmed sait parler d’un monde, c’est bien de celui des jeunes. De ceux qu’on ne voit pas, de ceux qu’on écoutent encore moins… Parce qu’ils habitent derrière le soleil.
Je connais son obsession pour ce qu’il nomme, en connaisseur, la Relégation… Cet état que vivent, trop de jeunes, cette condition qui est encore pire que l’exclusion. La relégation relève, au fond, d’une forme de déterminisme qui confine presque à la volonté, étrange, de voir les plus démunis, revêtir l’habit de la dangerosité. De la stigmatisation. Une sorte de volonté qui consisterait à laisser seuls des milliers de gosses à leur malheur, à leur misère, à leur solitude dont, d’une certaine manière, ils seraient les premiers responsables… Idée folle, presque meurtrière, d’un point de vue social ! Et que l’auteur de Mots pour Maux ne fait que dénoncer, au fil de ces pages…
Ecrire, pour mon ami Ahmed, n’est pas une activité dont on pourrait dire qu’elle relèverait d’une passion, d’un plaisir… Non, s’il écrit, chaque semaine, depuis dix ans, c’est pour rappeler… Alerter, mais sans pour autant tirer un parti personnel des alarmes qu’ils couchent sur le papier, partage avec tous ceux qui, comme lui, ont la société au cœur. Tirer, chaque semaine la sirène d’alarme, voilà bien l’essentiel de son travail. Ceux qui connaissent Ahmed Ghayet savent quel homme il est, d’où il vient… Son parcours est celui d’un surdoué, exceptionnel parcours qui lui aura valu les anathèmes des uns, la vindicte des autres.
Pourtant, il doit être l’un des seuls, chaque semaine, à nous montrer le visage d’un jeune, dont il dit, avec enthousiasme et espoir, que celui-là sera un leader, dans son domaine, d’une jeune qui brille déjà, par son talent, et qu’il faudra suivre, dans les années à venir… Précieux, indispensable chroniqueur, ce Ahmed, insatiable découvreur d’avenirs ! Alors, si vous aussi, vous croyez qu’il faut croire que la jeunesse de notre pays est notre seul futur possible, lisez, c’est le moment ! Lisez dans les chroniques de cet éternel ado, comme on lirait dans les lignes d’une main tendue à la meilleure part de ce pays. »