La culture est-elle en danger au Maroc ? Il semblerait que les grands événements d’envergure marrakchis annulent leurs prochaines éditions les uns après les autres. Un coup dur pour le monde de l’art.
Après l’annonce de l’annulation de l’édition 2017 du festival international du film de Marrakech, c’est maintenant la biennale de Marrakech 2018 qui doit renoncer à la sienne.
Si la Fondation du Festival international du film de Marrakech (FIFM) explique que cette annulation a seulement pour but de « permettre au festival d’aller de l’avant dans sa mission » et ainsi proposer une meilleure édition pour 2018, l’annulation de la Biennale de Marrakech est, elle due à un manque de fonds. En effet, le président exécutif de la Biennale, Amine Kabbaj, interrogé par Le Monde.fr explique « qu’il n’y a pas d’argent », accusant un déficit d’environ 300 000 euros.
Pour beaucoup, ce qui arrive aujourd’hui à cet événement est la conséquence d’une mauvaise gestion. C’est notamment le cas de Yasmina Naji, directrice de la galerie et centre d’art Kulte à Rabat : « la Biennale a été faite pour les étrangers et non pour les marocains. En effet, beaucoup d’argent a été dépensé dans des événements festifs, des soirées privées et très peu dans la production d’œuvres. » A-t-elle confié à Le Monde.
Bien qu’Amine Kabbaj tente le tout pour le tout pour sauver l’édition 2018 en essayant de convaincre Hicham Daoudi, fondateur et gérant de la Compagnie marocaine des œuvres et objets d’arts (CMOOA), d’organiser une vente de charité d’œuvres données par les artistes afin de récolter des fonds, pour l’instant rien n’est fait. En effet, le département communication de la CMOOA nous affirme que rien n’est encore confirmé et qu’ils n’ont pour le moment aucune relation avec cet événement. L’avenir de la Biennale reste à ce jour toujours incertain.