Asma Lamrabet: gagnante du prix Grand Atlas 2017

Pour sa 24ème édition, le Prix Grand Atlas a été remis à Asma Lamrabet pour son ouvrage « Islam et Femmes, les questions qui fâchent« .

 

Le célèbre Prix Grand Atlas a été décerné vendredi 3 novembre au soir lors d’une cérémonie organisée à la Bibliothèque nationale du Royaume de Rabat. Le jury, présidé par l’écrivaine Leila Slimani, a choisi de récompenser Asma Lamrabet pour son ouvrage « Islam et Femmes, les questions qui fâchent ». 

 

A travers ce livre, la chercheuse et écrivaine marocaine qui dirige le Centre des études féminines en Islam à Rabat, a voulu adresser un message fort sur les problématiques actuelles et a proposé des « solutions et des approches nouvelles pour dépasser une vision traditionaliste et assez archaïque qui pose problème » déclare-t-elle à la MAP. Dans « Islam et Femmes, les questions qui fâchent« , Asma Lamrabet essaye de repenser l’Islam en y apportant une lecture plus moderne et en abordant des thèmes cruciaux tels que l’égalité des sexes, la polygamie, l’héritage ou encore l’obligation du port du voile.

 

Leïla Slimani, Prix Goncourt 2016, n’a pas tari d’éloges et a tenu à saluer la pertinence de l’ouvrage qui pose des questions essentielles et qui remet en cause un certain nombre de clichés, « qu’il nous parait salvateur de déconstruire ». Elle a également félicité Asma Lamrabet pour avoir eu le courage de clamer haut et fort ses prises de position. « Asma Lamrabet nous rappelle à quel point, au Maroc comme ailleurs, la question de la place des femmes est absolument centrale, comme celle de l’exégèse et de ceux qui la font. Et elle nous montre avec brio que c’est en n’éludant pas les « questions qui fâchent » que l’on œuvre à la réconciliation », a-t-elle déclaré.

 

 

Un prix spécial a également été remis au journaliste Hicham Houdaifa pour son essai « L’extrémiste religieux« , un reportage de terrain qui nous plonge dans les milieux radicaux du Maroc et qui met en lumière un islam modéré et un autre extrémiste, voire jihadiste. « En se penchant sur les manuels scolaires, les cours dans les universités, en allant à la rencontre d’étudiants et de professeurs, l’auteur fait la « photographie » d’une époque et d’une situation. Avec sensibilité et en gardant une position extérieure et objective, il réussit le pari du reportage littéraire, que cette collection cherche à populariser« , a déclaré Leïla Slimani en ajoutant que cet essai fait un bel éloge au « travail de reportage de terrain et fait honneur au journalisme« .

 

 

Pour rappel, le Prix Grand Atlas a été crée par l’Ambassade de France en 1991 dans le but de valoriser la création littéraire et de promouvoir l’édition marocaine.