Les Subsahariens sont l’une des communautés étrangères les plus importantes au Maroc. Mais comment arrivent-ils à s’adapter, voire s’intégrer, dans cette culture arabo-musulmane si différente de la leur, en matière de cuisine ou de musiques par exemple? Où sortent-ils pour décompresser, où vont-ils pour faire la fête? H24Info est allé à la découverte des temples de la joie de Casablanca.
Quand on parle de boîte de nuit ou de discothèque branchée à Casablanca, on ne saurait passer à côté du Bao et du Celsius. Situés sur la corniche, ces deux établissements font «la nuit et le beau temps» dans la capitale économique. Pour le vérifier, il suffit de voir la foule qui y afflue le soir, aux alentours de 23h00, en quête d’ambiances de folie. Et on n’est jamais déçu.
Ouvert depuis plusieurs années, le Bao Night-Club est le plus ancien des deux night-clubs. Ici, on écoute toutes les musiques du monde: RnB, rap US, mais aussi les variétés ivoiriennes, camerounaises, nigérianes, gabonaises, togolaises, françaises, antillaises, angolaises, et même marocaines.
Une fois que l’on a payé sa consommation (100 dirhams pour un verre) ou réservé un salon (à raison d’une bouteille d’alcool à partir de 1000 dirhams), on peut faire la fête jusqu’au matin. Et contrairement à ce que l’on peut croire, les musiques proposées dans ces établissements sont très appréciées des Marocains. La preuve: nous en avons plusieurs sur la piste de danse en train d’esquisser les derniers pas à la mode. Et certains sont même devenus des habitués de l’établissement.
Le Celsius, le cadet pas si petit que ça
De l’autre côté du boulevard de la Corniche, dans la ruelle entre le restaurant Wok To Walk et le Burger King, se trouve le Celsius qui peut contenir jusqu’à 200 clients. Ici, la température est aussi élevée qu’au Bao. Ça danse, ça boit, ça chante à tue-tête, pour des tarifs similaires à ceux du Bao. L’heure est à la joie. Ici aussi, les clients sont de toutes les cultures. Et nous avons même le plaisir de voir des virtuoses du tam-tam accompagner un morceau de l’artiste ivoirien DJ Arafat. Un vrai régal!
Le Celsius est également très fréquenté des Subsahariens, mais également des Occidentaux et des Marocains. «Ces personnes ont du mal à s’intégrer dans les boîtes de nuit marocaines. Ici nous jouons de tout», nous explique Fabrice Péhé dit «Fabrice Denon», manager de l’établissement. Ouvert en 2015, le Celsius a réussi à se faire une place dans la nuit casablancaise. D’autres établissements ont bien tenté de faire de la concurrence au Bao, mais n’ont pas fait long feu et ont dû fermer boutique après seulement quelques mois d’activité. Seul le Celsius y est arrivé. Son secret? «Peut-être que nous avons de la chance ou nous faisons du bon travail», se félicite Fabrice Denon.
Mais l’une des raisons du succès est qu’ils y a assez de monde et donc de clientèle pour les deux établissements. «Les clients ne manquent pas. Le plus dur est de créer des soirées qui leur parlent». Et à ce niveau, le Celsius s’est surpassé en organisant chaque mercredi une soirée appelée «Jour des femmes», suivie le lendemain par le «Jour des hommes». Ces soirées à thème sont souvent organisées et de nombreux artistes africains très connus sont régulièrement invités, sans oublier les live du dimanche soir. Et à chaque fois, l’établissement affiche complet. Quant aux nuits d’affluence, Fabrice Denon nous confie que du mercredi au dimanche, le Celsius refuse du monde.
Quid de la sécurité?
Au Bao comme au Celsius, la sécurité est une affaire très sérieuse. Qui ne connaît pas Aïcha, en charge de la sécurité à l’entrée du Bao? Vous pouvez compter sur elle et son et son équipe pour assurer vos soirées. Même son de cloche du côté du Celsius, où la garde est montée à l’extérieur et à l’intérieur par deux duos musclés. Les bagarreurs, les clients trop excités ou les trouble-fêtes savent qu’on ne plaisante pas ici. Et les établissements sont souvent amenés à priver d’accès les bagarreurs notoires. Au Celsius, par exemple, au moins six personnes sont interdites d’entrer, et ce, définitivement. Aucun doute, la tranquillité des clients passe avant tout.
Avant de rentrer, une dernière question à Fabrice Denon: qu’en est-il de la concurrence avec le Bao? Pour cet ancien DJ, «le Bao est un concurrent fair-play, pour qui nous avons beaucoup de respect». Voilà qui est dit. Alors, de passage ou résidents à Casablanca, vous savez où vous rendre pour vous dégourdir, littéralement. Et n’ayez pas peur de choisir: vous serez traités comme un roi partout.