A seulement 16 ans, Ahed Tamimi a été placée en garde en vue après la diffusion d’une vidéo où on la voit pousser et gifler des soldats israéliens.
L’adolescente n’en est pas à son coup d’essai. A 16 ans, elle a déjà participé à de nombreuses actions contre les soldats israéliens qui occupent sa ville, Nabi Saleh, située au nord de Ramallah en Cisjordanie. En 2015, la jeune fille figurait sur une photo où plusieurs femmes palestiniennes tentaient de faire lâcher prise à un soldat israélien qui plaquait contre un rocher un petit garçon avec un bras dans le plâtre. Ce petit garçon n’était autre que le frère d’Ahed. Il y a cinq ans, on retrouvait Ahed brandissant le poing sous le nez de soldats israéliens. Véritable militante, la jeune femme a souvent filmé ses actes de révolte sans que cela lui vaille quelconque représailles. Mais sa vidéo du 15 décembre semble être celle de trop.
On y voit Ahed Tamimi en compagnie de sa cousine Nor Naji, pousser et frapper deux soldats israéliens armés jusqu’aux dents, qui surveillent une zone près de la maison de la jeune fille. Les hommes ne réagissent pas, se laissent faire et décident de s’en aller.
Le début d’une polémique
Publiée sur les réseaux sociaux, cette vidéo est très vite devenue virale et compte aujourd’hui plus de 3,2 millions de vues. Les images ont ensuite traversé les frontières des réseaux et ont été partagées par des chaînes de télévision israéliennes et par des tabloïds. Ceci marque le début des problèmes pour la jeune Ahed Tamimi et sa famille.
« Si plusieurs hommes politiques et commentateurs de gauche ont défendu la retenue des militaires, une partie de la société israélienne et de la droite dure au pouvoir, a critiqué leur passivité » explique le journal Le Monde. « Des Israéliens se sont aussi déchaînés contre la jeune fille, à l’image du ministre de l’éducation Naftali Bennett, représentant du camp national religieux, qui a espéré qu’elle « [finisse] ses jours en prison ».
Le partage de ces images a donc fait enfler la polémique et provoqué l’indignation générale. Pour beaucoup, les soldats se sont fait humilier par des jeunes filles. Afin de rétablir un peu d’ordre (et un peu de son image) dans cette histoire, l’armée a décidé, quatre jours après les faits, d’arrêter Ahed Tamimi, sa cousine ainsi que sa mère, Nariman Tamimi. Cette dernière était en effet venue rendre visite à sa fille et avait tenté de s’interposer entre les soldats et sa fille.
La réaction d’Ahed expliquée par son père
Placées en garde à vue depuis le 19 décembre, les trois femmes ont vu leur détention prolongée ce lundi 25 décembre. De nombreux messages de soutien sont apparus sur les réseaux sociaux accompagnés du hashtag #FreeAhedTamimi d’autant plus que sur sa page Facebook, le père d’Ahed a expliqué les conditions d’arrestation de sa famille. « Au moins trente soldats seraient intervenus, ont saccagé la maison et ont confisqué portables, ordinateurs et autres équipements électroniques ». Aussi, Bassem Tamimi a levé le voile sur les raisons du comportement de sa fille, ce fameux 15 décembre. Selon lui, la scène s’est déroulée juste après que des soldats aient tiré du gaz lacrymogène dans leur maison. Un membre de la famille Tamimi, Mohammad, cousin d’Ahed âgé de 14 ans aurait également été grièvement blessé et atteint au visage par des balles en plastique tirées par l’armée israélienne quelques jours auparavant lors des heurts provoqués par la décision américaine de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël. « Huit Palestiniens, dont un homme en fauteuil roulant, ont été tués et des dizaines blessées » relate Le Monde.
Reste à savoir ce que le tribunal décidera pour la jeune Ahed Tamimi, devenue un symbole de la contestation et résistance palestinienne.
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