Un webinar organisé par le Bureau de l’UNESCO pour le Maghreb et le Fonds des Nations Unis pour la Population (UNFPA) a évoqué les difficultés rencontrées par la jeunesse marocaine quant à la santé sexuelle et reproductive.
Selon les données partagées lors de cette conférence en ligne données par les organismes onusiens, 37% des jeunes ayant eu des relations sexuelles n’ont jamais utilisé de préservatifs, rapporte le site francophone Hespress.
«L’accès universel à l’information, à l’éducation, et aux services de santé reproductives sont nécessaire pour jouir du meilleur état de santé sexuelle et reproductive», a déclaré à ce propos Luis Moa, représentant de l’UNFPA au Maroc qui explique que, selon les dernières données disponibles, «les jeunes marocains vivent en célibat prolongé. L’âge du mariage a augmenté à presque 32 ans pour les garçons et presque 27 ans pour les filles alors qu’ils ont des rapports sexuels de plus en plus précoces à l’âge de 16 ans pour les garçons et 17 ans pour les filles».
Par ailleurs, 37% des jeunes entre 15 et 24 ans ayant eu des rapports sexuels, n’ont jamais utilisé de préservatifs et 44% d’entre eux n’en utilisent que parfois, poursuit le média. De plus, quasiment 8% des filles âgées entre 15 à 24 ans ayant eu une expérience sexuelle ont eu une grossesse non désirée. Parmi ces filles, presque 70% d’entre elles, ont subi un avortement, précise le représentant.
Le Maroc engagé en faveur de l’accès pour tous aux services de santé sexuelle
«La CIDP (conférence internationale sur la population et le développement) a été adoptée par les Etats membres des Nations Unies y compris le Maroc et aussi dans le cadre des objectifs du développement durable de l’agenda 2030 où le Maroc s’est engagé pour l’accès à tous à des services de soins et de santé sexuelle et reproductive», notamment en termes de planification familiale, d’information et d’éducation et la prise en compte de la santé reproductive dans les stratégies et programmes nationaux d’ici à 2030, a rappelé Moa.
25 ans après l’adoption de ce programme d’action, et cinq ans après l’adoption de l’agenda 2030, le Maroc a confirmé ses engagements lors du dernier sommet de Nairobi tenu en novembre dernier. «Nous félicitons le gouvernement marocain et la société marocaine pour ce renouvellement en matière d’engagement envers la santé sexuelle et reproductive et les droits reproductifs», a reconnu le représentant de l’UNFPA.
Toutefois, «la jeunesse marocaine en ce qui concerne la santé sexuelle et reproductive, l’accès à l’information, l’éducation et les services, fait face à plusieurs difficultés», tempère Luis Moa. «Ces tendances peuvent avoir des conséquences et ont déjà des conséquences graves si l’on considère l’accès limité des jeunes à l’éducation et à la formation et les services en matière de santé sexuelle et reproductive», soutient-il.
De son côté, l’UNFPA met en place des programmes et des projets stratégiques en matière d’éducation sexuelle complète. Ses projets visent à renforcer les capacités des acteurs clés soit au niveau du gouvernement soit au niveau de la société civile, explique l’intervenant cité par Hespress, notamment en prenant attache avec le ministère de l’Education pour l’intégration des composantes de l’éducation sexuelle complète dans les cours.