Touchés par l’agitation collective qui a suivi l’affaire d’agression sexuelle dans un bus à Casablanca en août 2017, trois vidéastes et réalisateurs se sont armés de leur caméras pour capturer en images la libération des voix et le ras le bol criant de ces femmes qui ne peuvent circuler librement et en toute sécurité dans l’espace public. En 4 minutes, l’indignation de la population gronde, les langues se délient et l’espoir renaît. Une vidéo à regarder sans modération.
Voices – أصوات from Yasmine Benkirane on Vimeo.
Si Yasmine Benkirane, Hamza Titah et Kamil Tahiri ont pris la décision de capturer cette agitation sociale, c’était surtout pour libérer la parole et ouvrir le débat là où il était quasi inexistant. Les trois auteurs de ce mini documentaire expliquaient au webzine culturel Lioumness «nous nous sommes rendu compte de l’importance des outils dont nous disposons et qui viennent pallier le manque de débat au sein de la sphère publique où la parole est encore très limitée voire quasi-inexistante ».
Ils ont donc arpenté les rues de Rabat et de Casablanca armés de leur caméras et micro cravates pour récolter les témoignages poignants de ces femmes indignées, capturer les images de manifestation et surtout ouvrir le débat autour du harcèlement sexuel et du manque de libertés individuelles. Intitulée « Voices » (voix), cette vidéo entend libérer la parole de ces femmes qui souhaitent circuler librement sans être importunées. Un court-métrage lourd de sens et plein d’espoir.
Depuis quelques mois, le débat autour des violences faites aux femmes et leur place dans l’espace public pullulent sur la Toile. 2m a lancé une série de capsules appelant les citoyens à raconter leur expérience avec le harcèlement, Aya Moudden, une jeune vidéaste postait « Mra Hachak« , une oeuvre poétique poignante qui mettait en exergue les contrastes et la schizophrénie ambiante… La scène artistique et les citoyens sont bien décidés à faire bouger les choses.